En juin dernier, les habitants du Minnesota apprenaient avec stupeur qu'un nazi vit encore parmi eux. Un certain Michael Karkoc, 94 ans, et résidant aux Etats-Unis depuis 60 ans s'avère en effet être un ancien officier SS de haut rang. Nous vous racontions alors sur Slate que l'homme «a été un membre fondateur de la ligue d’auto-défense ukrainienne, organisation nationaliste, ainsi qu'un officier de la Division SS Galicie, une unité ukrainienne de la Waffen-SS. Les deux organisations faisaient pourtant partie d’une liste noire de l’immigration américaine en 1949, date à laquelle Karkoc est pourtant entré sous sa véritable identité sur le territoire américain».
Comment a-t-il pu se retrouver sur le territoire américain, s'interroge le New York Magazine, puisque «les criminels de guerre nazis ne sont pas exactement les immigrants américains idéaux»?
Le rabbin Marvin Hier, fondateur du Simon Wiesenthal Center — nommé ainsi d'après le chasseur de nazis le plus connu du monde, a une explication.
Dans les années 40 et 50 «les fonctionnaires des services d'immigration n'étaient pas suffisamment au courant des unités auxiliaires nazis», explique-t-il. «Il ne concevaient les SS que comme des Allemands ou des Autrichiens, ils ignoraient que partout où Hitler était allé, des groupes de citoyens de ces pays avaient assisté les SS dans leurs tâches. Ils l'apprirent bien plus tard». Les personnes des pays de l'Est ayant collaboré avec les nazis demandaient ainsi l'asile aux Etats-Unis avec une même excuse: ils souhaitaient échapper au communisme.
Marvin Hier estime, rapporte le New York Mag, qu'il pourrait rester des centaines de nazis aux Etats-Unis: «normalement je dirais plutôt des milliers, mais ils ont dans les 80, 90 ans et nombre d'entre eux sont peut-être morts.»
En 2007 déjà la CJP, association juive du Massachusetts, rapportait: «300 nazis vivent en plein jour aux Eatts-Unis, selon la plus importante organisation de chasseurs de nazis», et précisait que depuis 1979, 107 Nazis avaient été poursuivis aux Etats-Unis, et au moins 60 avaient été extradés. 11 suspects étaient en cours de poursuites judiciaires et 30 ans sous investigation.