L'assassinat barbare d'un militaire anglais à Londres par un islamiste fanatique fait-il des émules? La question se pose après l'agression samedi 25 mai dans l'après-midi d'un militaire français en tenue dans le quartier de La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Le soldat a été attaqué à la gorge avec une arme blanche, un couteau ou un cutter.
Le militaire effectuait une patrouille dans le cadre du plan Vigipirate avec plusieurs de ses collègues lorsqu'il a été frappé par un homme qui a ensuite pris la fuite. Les premiers témoignages font état d'un homme de type nord-africain âgé d'environ 30 ans. Il est porteur d'une barbe, d'un blouson noir et d'une djellaba de couleur claire, selon les informations du Parisien. Selon une porte-parole de la RATP, l'agression s'est produite vers 17H50 dans la «salle d'échange» de la Défense, lieu de transit entre les accès aux transports en commun et les commerces.
Le militaire a été pris en charge par les secours dans un local RATP avant d'être évacué. Les jours du soldat blessé ne sont pas en danger.
François Hollande, interrogé à Addis Abeba sur cette agression, a déclaré qu'«à ce stade» aucun lien n'était établi avec le meurtre d'un soldat britannique par deux islamistes radicaux à Londres, mais «nous devons regarder toutes les hypothèses». «Nous ne connaissons pas encore les conditions et les circonstances exactes de l'agression, ni même la personnalité de l'agresseur, mais nous devons regarder toutes les hypothèses et nous n'en négligeons aucune», a déclaré le président de la République.
L'agression d'un militaire français fait suite à l'assassinat retentissant mercredi 22 mai d'un soldat britannique en pleine rue qui avait servi en Afghanistan et qui a été tué et décapité à l'arme blanche par deux hommes, Michael Adebolajo, 28 ans et Michael Adebowale, 22 ans, qui ont revendiqué le fait d'agir «au nom d'Allah». Le gouvernement britannique a estimé que c'était un acte «manifestement de nature terroriste». Grièvement blessés par des tireurs d'élite, les deux auteurs supposés de l'attentat sont actuellement hospitalisés sous bonne garde dans l'attente d'être interrogés. La police londonienne a déployé 1 200 bobbies supplémentaires pour tenter de rassurer la population.
Le terroriste islamiste français Mohammed Merah s'en était pris aussi en mars 2012 à des militaires français. Il en avait tué trois et quatre civils juifs.