Le sheikh Abdul Latif Abdul Aziz al-Sheikh, chef de la police religieuse saoudienne, a eu des mots durs contre l’utilisation des réseaux sociaux et de Twitter, en particulier. Il a expliqué en substance que Twitter était fait pour ceux qui n’ont rien d’autre à faire, relate la BBC.
Ces déclarations font écho à l’intervention de l’imam de la Grande mosquée de La Mecque en avril dernier où il avait utilisé son discours pour prévenir que Twitter était une menace pour l’unité nationale. Le tout, devant des millions personnes à la télévision.
Comme lui, le Grand mufti d’Arabie saoudite, le plus haut dignitaire musulman du Royaume s’était lancé dans une description des utilisateurs de Twitter. Des «idiots», des «clowns», disait-il.
Et s’ils semblent préoccupés, c’est que les Saoudiens sont de plus en plus nombreux à utiliser le site de microblogging, explique la BBC. Les autorités craignent qu’ils discutent entre eux, librement, de questions politiques ou de problèmes rencontrés par le pays.
Lors de récentes manifestations, des internautes saoudiens avaient tweeté des photos de militants des droits de l’homme durant leur procès. Des photos envoyées directement depuis la cour, un fait rare. En réponse à ces nouvelles pratiques, les autorités ont annoncé qu'elles effectueraient des traçages pour lier les comptes Twitter à des numéros d'identification.
Mais l’interdiction est difficilement tenable, selon Jonathan Turley, professeur de droit à l’université George Washington:
«Le Royaume est particulièrement embêté de voir que Twitter permet aux gens de se tenir informés sur les interpellations d’activistes des droits de l’homme arrêtés pour avoir utilisé leur liberté d’expression (...) Plus le gouvernement cherche à interdire Twitter dans la répression, plus ils se rendent compte de la valeur de cet outil pour défendre leur liberté à travers le monde.»
Un constat partagé par l’homme d’affaires, et milliardaire, le Prince Alwaleed Bin Talal qui se présente comme un réformiste. Après avoir investi dans le capital de Twitter en 2011, il critiquait les tentatives des autorités saoudiennes d’interdire les réseaux sociaux est un combat perdu d’avance.