C'est un phénomène connu: les smartphones et en particulier les iPhones sont les produits favoris des voleurs à la tire. Mais pour tenter de l'enrayer, la police doit se renouveler et mettre en oeuvre de nouvelles méthodes. Une nouvelle tentative a émergé à San Fransisco, où près de 50% des vols sont des vols de smartphone. Les policiers se font passer pour des revendeurs d'iPhones volés pour lutter contre le trafic, rapporte le Huffington Post.
Les personnes qui s'arrêtent dans la rue pour acheter un tel objet électronique à un prix beaucoup trop bas peuvent avoir en face d'eux non pas un revendeur, mais un policier en civil. La technique des forces de San Francisco est relativement simple: ils se postent dans les endroits où les objets volés se revendent et proposent aux passants des iPhones qu'ils déclarent volés, précise Cnet. Si vous êtes intéressé et que vous proposez un prix, vous êtes arrêté sans ménagement.
Le but de cette nouvelle méthode qui se concentre sur les acheteurs est de tuer le marché des téléphones volés en y instaurant un climat de peur et de méfiance. Sans acheteurs, les voleurs privés de débouchés devraient disparaître. C'est ce qu'explique au Huffington Post le capitaine de la police de San Francisco Joe Garrity:
«S’ils volent le téléphone mais qu’ils ne peuvent pas le vendre, il n’y a pas de marché. Nous coupons la tête du serpent.»
Mais cette tactique est controversée. Pour des avocats, elle piège des personnes qui cherchent à faire une bonne affaire sans intention de commettre un délit. «Vous êtes simplement en train de créer des délits ou d’attirer les gens pour qu’ils commettent des délits», selon Chesa Boudin, un avocat commis d’office.
De plus, il semblerait que cette méthode n'ait qu'une efficacité limitée. Pour le District Attorney (l'équivalent du procureur) George Gascon, ces opérations n’ont que peu d’effet dissuasif et n’ont pas permis de réduire l’ampleur des vols.
Mais la police se défend en argumentant que l’endroit où ils opèrent (Market Street) est connu pour être une plaque tournante dans le marché d’iPhones volés, et que ceux qui s’y rendent le font précisément pour cette raison.
Méthode efficace ou non, avec presque la moitié de sa population qui possède un iPhone (le siège de la marque à la pomme se trouvant à quelques kilomètres au sud à Cupertino), San Francisco ne risque pas de voir les voleurs du smartphone d'Apple découragés de sitôt.