Barbie a une vie très chargée. Au total, depuis sa naissance il y a 54 ans, elle a occupé 130 métiers différents. Une diversification qui a fait la richesse et la diversité des produits Barbie. Mais pour The Economist, il semblerait que pour le fabricant de jouets Mattel et les revendeurs, l'enjeu soit ailleurs.
Dans une infographie, le site de l'hebomadaire britannique compare le prix des Barbies, sur le site de vente en ligne Amazon, en fonction des professions qu'elles occupent.
Une Barbie snowboardeuse vous coûtera environ 23 euros, à peine plus que la Barbie ingénieure informatique ou Barbie paléontologue. Les moins onéreuses seront les Barbies pilotes d'avion, ou Barbie gardienne de zoo qui vous reviendront à une dizaine d'euros l'unité.
Comment justifier les écarts de prix entre les différentes poupées? Peut-être sont-elles plus longues à fabriquer ou qu'elles disposent de plus d'accessoires? En fait, non.
Il s'agirait plutôt d'une discrimination par le prix d'achat ou le «Barbie Paradox», c'est du moins l'avis de l'auteur, citant le concept développé par Matthew Notowidigdo, économiste à l'université de Chicago. Il a été repris par l'une de ses collègues Emily Oster dans un article de Slate.com.
«Les gens aux revenus élévés dépenseront davantage pour une Barbie. En partant de ce constat, les distributeurs, de leur côté, baseront le prix des Barbies sur le revenu des clients.»
En clair, la marque défend l'idée qu'un enfant jouant à Barbie paléontologue pourrait le devenir une fois adulte. Et cette «illusion» se facture au moment de passer à la caisse!
«Les Barbies les plus chères sont en générales celles qui occupent un poste avec des revenus élevés: docteur, ingénieur informatique (...). Dans mes yeux de néophyte, Barbie docteur et Barbie magicienne étaient les mêmes. La seule chose, c'est que vous payez un bonus de dix euros pour éviter que votre enfant aspire à une carrière dans la magie.»
La diversification de ces poupées (et de ses métiers) s'est accrue au fil des années. D'abord pour compléter l'offre, ensuite pour répondre aux aspirations et aux envies de chaque enfant. Aujourd'hui les ventes de Barbies semblent en difficulté. Mattel a accusé une baisse de 3% des ventes de ses poupées l'an dernier (et de 4% pendant les fêtes de Noël).