Au-dessus de ses notes, le commentateur sportif Dan Dakish inscrit les lettres NS pour «no swearing», ne pas jurer. Un rappel nécessaire aux Etats-Unis, où laisser échapper un juron à la télévision ou à la radio est strictement interdit, rappelle le Wall Street Journal.
Le championnat NCAA de basket a débuté le 19 mars 2013. Pendant trois semaines, soixante-huit équipes s'affrontent lors d'un tournoi commenté par vingt-cinq journalistes. La finale de l'édition 2012 a rassemblé près de 15 millions de téléspectateurs, note Zap2It.
A l'antenne, les commentaires de ces matchs suivis par des millions d'adultes et d'enfants s'enchaînent à toute vitesse. Difficile, donc, d'avoir un langage irréprochable.
«Ce n'est qu'une question de temps avant qu'un commentateur du tournoi NCAA ne jure, explique David Levy, président de Turner Sports, partenaire du tournoi, au Wall Street Journal. Si ce n'est pas pendant le match, ça sera pendant les publicités lors d'un direct.»
Les occasions de laisser échapper un mot grossier sont légion. CBS, TBS, TNT et truTV sont les quatre chaînes de télévision qui diffusent le championnat et toutes émettent en direct, indique le Wall Street Journal, ce qui ne laisse aucune possibilité aux monteurs de masquer un éventuel juron par le célèbre bip si cher aux Américains.
Aux Etats-Unis, la Federal Communications Commission (Commission fédérale des communications, l'équivalent de notre CSA), est chargée de sanctionner les médias qui diffusent des propos indécents. Mais selon le porte-parole de la commission, aucune chaîne n'a jamais été punie à la suite d'une vulgarité lâchée par un de ses commentateurs sportifs.
Reggie Miller, commentateur du championnat NCAA, précise que les jurons religieux sont également proscrits.
«Si vous dites ''Jésus'', certaines personnes pourraient se sentir offensées.»
Récemment, le commentateur sportif Ron Jaworski a ponctué une de ses phrases d'un «merde» à l'antenne, note le Wall Street Journal. Il a présenté ses excuses aux téléspectateurs.
«J'espère que je n'ai offensé personne avec ce mot.»
A la télévision américaine, les Français ne sont pas irréprochables. Lors de la cérémonie des oscars 2012, Jean Dujardin a conclu son discours par un «Ouah, putain, génial, merci!». L'acteur a également présenté ses excuses lors de la conférence de presse qui a suivi la cérémonie.