Culture

Game of Thrones est «plus réaliste que la plupart des romans historiques»

Temps de lecture : 2 min

Game of Thrones, la série télévisée basée sur des livres dont l’action se situe dans un monde imaginaire où les humains côtoient des créatures fantaisistes aux pouvoirs magiques, peut-elle être plus réaliste qu’un roman historique? C’est la thèse de Tom Holland, auteur et historien britannique qui a consacré un bel article dans le Guardian aux nombreuses références historiques de la série (dont la troisième saison débute le 31 mars sur HBO), soulignant que George RR Martin, l’auteur de la saga, s’est inspiré de l’histoire de l’humanité pour créer ses intrigues et personnages.

Martin a lui-même décrit son œuvre lors d’une interview pour la télévision canadienne comme une tentative de «prendre la fantasy épique, que j’aime, et de la combiner avec un peu du réalisme graveleux et de l’ambigüité morale de ce qu’il y a de mieux dans la fiction historique, avec des couches de complexité, de vraies personnalités humaines, du sexe, de la violence et tous ces bons trucs».

Dans un article paru en avril 2012, le magazine Salon revenait déjà longuement sur les similitudes entre la série et la «Guerre des Deux-Roses», cet enchaînement de guerres civiles qui ont eu lieu en Angleterre au XVe siècle et qui ont inspiré Martin. Mais loin de faire référence à une seule période de l’Histoire humaine, Holland souligne que Game of Thrones mélange des références à de nombreuses époques et régions du monde réel.

L’annihilation de l’assaut naval contre la capitale de Westeroos par du liquide explosif est ainsi un parallèle évident avec le feu grégeois utilisé par les Byzantins pour défendre Constantinople contre les arabes. Le royaume de Westeroos lui-même rappelle l’Angleterre du Moyen-Age avec ses sept royaumes, le mur du nord est inspiré du mur d’Hadrien tandis que l’armée de cavaliers de Khal Drogo qui chevauchent des prairies sans fin est une référence à l’armée mongole de Gengis Khan.

Le résultat de ces références historiques qui partent dans tous les sens aurait facilement pu être un grand désordre, écrit Holland. Mais à la place, c’est un «cocktail parfait»:

«Des éléments empruntés à la Guerre de Cent ans et à la renaissance italienne, à Chrétien de Troyes et à l’épopée islandaise fusionnent de manière naturelle et homogène.»

Pour Holland, le monde imaginaire de Westeroos semble dans certaines séquences plus réaliste que les évocations du passé de beaucoup de nouvelles historiques:

«Aucune fiction située au XIVe siècle n’arrive par exemple à rivaliser avec la description des conséquences pratiques des ambitions de rois rivaux pour les paysans malheureux dans Game of Thrones: les déprédations d’écorcheurs; le viol et la torture; les longues et lentes agonies de la famine.»

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