Quel pape serait élu si on ne se fondait que sur les visages des successeurs potentiels? C'est la question à laquelle répond une étude en psychologie menée par Peter Vishton et Jennifer Stevens, du College of William and Mary en Virginie, et relayée par The Virginia Gazette.
Les chercheurs soutiennent l'hypothèse que le choix des cardinaux pourrait être influencé inconsciemment par l'image dégagée par le visage des candidats. Mais ils ne s'arrêtent pas là:
«Nous conduisons cette étude pour mieux comprendre comment les personnes jugent les autres en fonction des caractéristiques de leurs visages. Nous sommes intéressés en particulier par la manière dont les bonnes opinions sur les visages peuvent être utilisées pour prédire comment s’élaborent les jugements sur les individus.»
Pour trouver le successeur de Benoît XVI, les deux professeurs ont collecté les photos des 20 favoris et ont établi un questionnaire qui a été rempli par 557 personnes. En observant les photos de chacun, ils devaient les noter selon quatre critères: l’attrait physique, l’état de santé, la fiabilité, et la probabilité d’être élu, sur une échelle de 1 à 7.
Ils ont ensuite mesuré la corrélation entre les différentes qualités, et ont constaté qu'il existe un lien significatif entre l’attrait physique et la probabilité d’être élu ou la fiabilité. La fiabilité et la probabilité d’être élu sont également corrélées.
Une liste de favoris a pu ainsi être dressée, et les chercheurs prédisent que «l'un de ces individus sera choisi pour être le prochain pape».
Voici le grand gagnant:
Sean O'Malley via Wikimedias Commons
Le cardinal américain Sean O’Malley, 68 ans, archevêque de Boston et véritable outsider a récemment rejoint la liste des favoris, selon Stéphanie Le Bars sur lemonde.fr. Avec son faux air de Père Noël, il est le candidat le mieux noté pour l’attrait physique et la fiabilité. Le Philippin Luis Tagle l’est pour l’état de santé, et l’Italien Angelo Scola pour la probabilité d’être élu.
Mais en additionnant les résultats de toutes les catégories, O’Malley reste en tête, suivi du cardinal Peter Erdo, primat de Hongrie et de l’Argentin Leonardo Sandri. La prédiction des chercheurs se dirige donc vers ces trois cardinaux.
Mais l’erreur pourra être source d’enseignements, car «si jamais aucun des trois n’est choisi, peut-être alors que l’apparence du visage ne joue pas un grand rôle dans ce processus de sélection [...]».