Alors qu’il n’avait pas enregistré d’album depuis dix ans, David Bowie a surpris ses fans en annonçant le 8 janvier la sortie d’un nouveau single Where Are We Now, prémices de son trentième opus studio The Next Day, à paraître le 11 mars prochain.
L’enregistrement, réalisé dans le plus grand secret deux années durant, a d’autant plus dérouté le public et les critiques que désormais, avec les réseaux sociaux, les artistes communiquent en permanence sur leur actualité, quand ce ne sont pas des fuites de proches.
Interrogé par le quotidien britannique The Guardian, Tim Ingham, rédacteur en chef du magazine Music Week, n’a pas caché son émerveillement :
«Nous n’avions jamais vu cela avant, une vraie légende lâchant l’annonce, la musique, les photos, le tout en un clin d’œil».
Comment David Bowie a-t-il pu réussir à passer sous le radar? Selon le Guardian, la clé de ce succès résiderait dans sa désormais grande discretion, notamment dans la conduit de ses affaires. Le temps où David Bowie «avait 45 personnes pour s’occuper de lui, ou soi-disant s’occuper de lui», dans les années 70, est bien révolue, explique Tony Visconti, un de ses producteurs historiques revenue aux manettes pour The Next Day. Aujourd’hui, son bureau de New-York ne comporte plus qu’une personne.
Plus de manager officiel mais un business manager, Bill Zysblat, présent à ses côtés depuis les années 80, et son assistante personnelle, Corrine Schwab, «qui travaille pour lui depuis le milieu des années 70» et à qui «il fait une entière confiance», explique Paul Trynka, biographe officiel du chanteur.
Un gage de sérénité et de discrétion après des années de litiges financiers pour le chanteur. «Cela signifie que vous pouvez réagir rapidement, que vous pouvez faire des choses dans le secret le plus absolu, ce qui ne serait pas possible si vous êtes impliqué dans une de ces situations où il y a 20 managers différents concernés», explique une source proche du dossier au Guardian.
L’accord qu’a passé le Thin White Duke avec sa maison de disques Sony Music est également révélateur de la discrétion adoptée par le chanteur: aucun directeur artistique pour l'épauler et une totale liberté de mouvement.
Rob Stringer, président de Sony Music Label Group, n’a d'ailleurs connu l’existence de l’album qu’il y a un mois seulement, alors qu’il était invité à écouter quelques morceaux dans le studio de New-York. «Nous ne lui avons toujours pas donné de copie», ironise d’ailleurs Tony Visconti, d’après le Guardian.
Entre 2004, date de son quasi retrait de la sphère publique et l’annonce de la sortie de son album le 8 janvier 2013, de nombreuses rumeurs gravitaient autour de l'état de santé du chanteur, suscitant l’inquiétude chez ses nombreux fans. Pour Tony Visconti, tout cela n’avait pas lieu d’être:
«J'ai toujours su qu'il m'appelerait pour refaire un disque. Je me demandais juste à quel moment ça arriverait.»