Deux ans après l'explosion de Deepwater Horizon, la plateforme pétrolière de la compagnie British Petroleum (BP) dans le golfe du Mexique, et l'incendie et la marée noire qui ont suivi, une «substance non identifiée qui ne correspond pas à du pétrole» suinte de plusieurs zones de la catastrophe, rapporte CBS News.
Ce sont les garde-côtes américains qui ont fait cette annonce, après leur mission d'une semaine menée avec BP pour inspecter les puits et les décombres de l'explosion. Les garde-côtes attendent les résultats d'analyses d'échantillons collectés et de vidéos tournées pendant leur mission pour en savoir plus sur cette substance.
BP se rendait pour la quatrième fois sur le lieu de la catastrophe depuis septembre 2010, entre autres parce que depuis plusieurs mois, des observateurs ont remarqué des taches luisantes sur l'océan, et craignaient une fuite de pétrole. Mais aucune fuite n'a été repérée pendant la mission, rapporte l'Associated Press.
En juillet dernier, deux ans après l'explosion qui a tué 11 personnes, The Atlantic expliquait qu'en Louisiane, dont les côtes ont été massivement touché par la catastrophe, les dégâts sont toujours là et semblent empirer avec le temps. Ainsi sur l'île de Cat Island, la végétation ressemblait autrefois à une forêt vierge. Maintenant, on peut traverser la mangrove sans difficulté ni obstacle. Les branches d’arbres empêchaient les vagues d’emporter le sable qui tient les sédiments en place. Mais avec la marée noire, la plupart des arbres sont morts. Et à présent, une grosse partie de l’île est sous l’eau.
MotherJones rapportait que les changements les plus importants ne sont pas forcément ceux que l’on voit à l’œil nu. Avant les ravages du pétrole, les plages du Golfe grouillaient de microbes vivant dans le sable. On trouvait des vers microscopiques, des champignons, des algues et les stades larvaires des plus grandes espèces. Ils permettaient de nourrir tous les autres animaux. Après la catastrophe, changement radical: seules quelques espèces de champignons et de vers ont survécu et ne suffisent plus à faire vivre les fonds marins.
Le 29 Juin, le Congrès a adopté la Loi sur la Restauration, qui consacre 80% des amendes de BP à la restauration de la côte du Golfe. La somme est comprise entre 5 milliards et 20 milliards de dollars, selon le Times Picayune, le journal de La Nouvelle-Orléans. Mais ces fonds viendront trop tard pour sauver de nombreux oiseaux.