Readwrite social, un site d’info sur les réseaux sociaux et les nouvelles technologies, a remarqué des comportements étranges, ou du moins contradictoires dans les «likes» (le bouton j’aime) de Facebook chez certains utilisateurs.
L’exemple le plus frappant que donne le journaliste Bernard Meisler est celui d’un certain Alex Gomez qui a liké le 1er novembre la page de Discover, une grosse entreprise qui propose des cartes de crédit et des services financiers, tout ce que déteste Alex Gomez qui n'avait aucune raison d'aimer une telle page, explique Bernard Meisler. Mais l’histoire est étonnante «surtout parce que Alex est décédé six mois plus tôt».
Bernard Meisler commence alors à se renseigner et remarque de nombreux likes qui lui semblent étranges, par exemple un anarchiste engagé qui aime les pages de plusieurs grosses entreprises, une blogueuse anti-gentrification de New York qui aime la page d’une agence immobilière ou encore une végétarienne qui like McDonald’s.
Après avoir pris contact avec les personnes en question, il s’avère qu’elle assurent toutes (le journaliste donne plus d’une dizaine d’exemples) n’avoir jamais liké aucune de ces pages et s’étonnent voire s’offensent lorsque ces likes qu’on leur prête sont en complète contradiction avec leurs idées.
Pour ce qui est des personnes décédées dont des likes apparaissent après leur mort, Facebook explique que d’anciens likes peuvent «remonter» si personne n’avertit l’entreprise du décès de l’utilisateur du compte:
«Un porte-parole de Facebook dit que les "likes" de personnes mortes peuvent se produire si un compte n’est pas "commémoré" […] Si personne n’informe Facebook que le propriétaire du compte est mort, Facebook continue d’opérer en présumant que la personne est en vie.
Dans ce cas, les likes d’une personne datant de plusieurs mois peuvent toujours refaire surface dans les fils d’actualités de leurs amis, car Facebook recycle les likes bien après qu’ils aient eu lieu. Qui l’eut cru?»
De nombreuses discussions sur des forums et des blogs font état de ces likes étranges et complètement aléatoires, les utilisateurs ne comprenant pas et jurant avec toute la bonne foi du monde n’avoir jamais liké lesdites pages.
Le site d’info jeux vidéo et high-tech Flesh Eating Zipper est plus sceptique:
«Facebook ne like rien à votre place, vous avez juste mauvaise mémoire.»
Ce site rappelle également que de nombreux procédés frauduleux permettent aux annonceurs de faire aimer une page sans qu’on ait besoin de cliquer sur le bouton j’aime:
«Ce sont des likes présentés de manière différente, voilà tout. Avec les pubs de Facebook, je sais qu’on peut aisément déguiser un bouton j’aime, on peut par exemple avoir une publicité avec l’image d’un jeu qui dit "cliquez ici si vous aimez les jeux", et les gens cliqueraient sans réaliser qu’ils venaient de liker la page.»
Ce phénomène s’appelle le clickjacking comme l’explique ecrans.fr. Son but est «de faire liker automatiquement une page à un utilisateur en le faisant cliquer sur une vidéo a priori normale».