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Les 61 pays où un dictateur pourrait couper Internet en un clin d'oeil

Temps de lecture : 2 min

Unplugged - no computer, no internet, possible? / Photosteve101 via FlickrCC license by

Le 29 novembre dernier, les internautes syriens se sont vus privés de connexion Internet sur quasiment tout le territoire, probablement par les autorités syriennes. Est-ce si facile de priver un pays entier d’accès au web? Cela pourrait-il arriver n’importe où?

L’entreprise d'analyse du trafic Internet Renesys vient de publier une étude sur le sujet. Elle classe tous les pays du monde parmi quatre catégories de plausibilité d’une coupure d’Internet sur tout le territoire: «Risque grave», «risque conséquent», «risque faible» et «résistant» (comprendre quasi-impossible).

Renesys explique que le facteur clé pour pouvoir couper Internet dans un pays est le niveau de décentralisation du réseau:

«Dans certains pays, l’accès international aux données et aux services de télécommunication est lourdement régulé. Il ne peut y avoir qu’une ou deux entreprises qui sont officiellement autorisées à apporter la voix et le flux d’Internet vers ou en provenance du reste monde, et la loi les oblige à en arbitrer l’accès. Dans ces circonstances, c’est presque un jeu d’enfant pour un gouvernement d’ordonner la fermeture d’Internet.»

Renesys répertorie 61 pays appartenant à cette catégorie «Risque grave». Parmi eux, on trouve évidemment des grandes terres de démocraties telles que la Syrie, la Corée du Nord ou encore la Birmanie. Même si la centralisation est souvent la volonté d’un Etat autoritaire, elle peut aussi être d’origine géographique, c’est par exemple le cas du Groenland (qui est un territoire autonome de la couronne danoise), explique Wired citant l’auteur de l’étude:

«Le Groenland souhaiterait probablement avoir plus de diversité, mais la simple nature du Groenland et le coût d’acheminement de la connectivité au Groenland fait qu’il est limité à un petit –apparemment très petit– nombre de fournisseurs.»

133 des 196 pays du monde vivent avec un «risque grave» ou un «risque conséquent» d’être complètement coupés d’Internet. Des pays des deux catégories ont réussi par le passé à couper l’accès au réseau (La Libye et la Syrie chez les «risque grave», l’Egypte chez les «risque conséquent»).

Pour parer à cette éventualité, des solutions existent. Le Washington Post rapporte que le gouvernement américain fournit des kits de communication aux opposants syriens qui réussissent à se rendre en Turquie pour être formés à les utiliser, puis reviennent en Syrie pour s'en servir. Ces kits comprennent «un ordinateur portable, un récepteur satellite et un câble de 50 pieds [15 mètres]». De quoi organiser la lutte contre Bachar el-Assad sans le moindre risque d’être repéré par les autorités.

Des activistes sont également capables de monter des réseaux Internet complètement décentralisés et hors d’atteinte des coupures gouvernementales, et ce pour moins de 150 dollars, comme l’explique le site d’informatique Naked Security.

On vous rassure, la France, comme la plupart des démocratiques développés, se classe dans la catégorie des pays «résistants» qui ne sont que 32 dans le monde.

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