Il n'y a pas qu'en France que l'imposition de géants comme Google fait parler. En Grande-Bretagne, un comité de députés estime que les grande multinationales comme Google, Amazon, mais aussi Starbucks, sont coupable «d'évasion fiscale immorale», rapporte l'Associated Press.
Le gouvernement devrait «se ressaisir» et s'occuper du cas des entreprises qui profitent des lois fiscales pour défiscaliser des bénéfices obtenus en Grande-Bretagne vers des paradis fiscaux, a dit le comité des comptes publics du Parlement britannique.
Google est principalement basé en Irlande et dans les Bermudes, et Starbucks aux Pays-Bas, ce qui permet au géant du café de ne payer ses impôts britanniques qu'après avoir transféré de larges sommes à son quartier général hollandais. Amazon ne paye qu'1,8 million de livres (2,2 millions d'euros) en impôts en 2011, pour un chiffre d'affaires de 207 millions (255 millions d'euros).
Le chancelier de l'Echiquier (ministre de l'Economie et des finances) George Osborne va annoncer des financements en plus pour aider à une répression de cette évasion fiscale, rapporte The Independent. Starbucks compte également annoncer un accord avec le Trésor public sur ses revenus britanniques. Mais le comité estime dans son rapport que l'Etat devrait poursuivre les entreprises plutôt que de conclure des accords avec elles, s'agaçant des réponses «peu convaincantes, et parfois évasives» de celles-ci lors des auditions qui ont précédé le rapport.
L'Australie vient également de proposer une répression des pratiques fiscales d'entreprises comme Google, Amazon ou Starbucks, rapporte Reuters, alors que des avocats fiscalistes craignent que de telles mesures fassent fuir les entreprises.
La Grande-Bretagne et l'Australie viennent rejoindre un nombre grandissant d'Etats qui s'agacent des techniques fiscales de grosses entreprises, notamment technologiques, comme le résume The Atlantic: la France qui compte bien voir Google rectifier son ardoise fiscale et s'intéresse de près au cas Amazon, l'Italie qui enquête sur la façon dont Google gère ses revenus pour éviter de payer 313 millions de dollars d'impôts, ou l'Allemagne qui a demandé au G20 de réprimer sévèrement ces stratégies d'évasion fiscale. George Osborne a précisé à la BBC que l'Angleterre travaillait avec l'Allemagne et la France pour que des règles internationales sur le sujet soient étudiées en priorité lors des prochains G7 et G8.