France

«Chaos», «guerre», «farce», «cirque»: la presse étrangère se penche sur le psychodrame UMP

Temps de lecture : 2 min

Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Jérôme Chartier et François Fillon lors du conseil national de l'UMP, le 28 janvier 2012. REUTERS/Gonzalo Fuentes.
Jean-François Copé, Bruno Le Maire, Jérôme Chartier et François Fillon lors du conseil national de l'UMP, le 28 janvier 2012. REUTERS/Gonzalo Fuentes.

Ils n'en font certes pas leurs gros titres, mais les journaux étrangers consacrent quelques articles sans concession au psychodrame de l'UMP, alors que les deux candidats ont chacun proclamé leur victoire dimanche soir peu avant minuit.

Pour le New York Times, «le vote pour le leader de l’opposition française soulève des tensions».Tout comme le parti républicain aux Etats-Unis, «l’UMP est confrontée à des choix difficiles alors qu’elle essaie de se redéfinir et qu’elle traverse une crise d’identité, écrivent les journalistes Steven Erlanger and Nicola Clark. Le parti est face à un choix entre deux hommes de styles très différents: François Fillon, l’élégant Premier ministre, et le trublion Jean-François Copé, de dix années plus jeune.»

«Une copropriété en mauvais termes»

Mais plus que l'opposition entre les deux hommes, ce sont bien sûr les conséquences de la situation de blocage à l'UMP qui sont au centre des articles. Pour le Guardian, «le vote a tourné au désastre dimanche soir»:

«Dans ce qui est le plus grand désordre d’un parti politique de mémoire française récente —plus féroce même que la célèbre guerre interne du PS—, la droite est en état de paralysie, alors que les équipes des deux leaders autodéclarés se déchirent en direct sur les télévisions françaises. Les médias français ont qualifié le chaos électoral de “surréaliste”.»

Un chaos, conclut le Guardian, qui «menace de nuire considérablement au parti créé dix plus tôt par Jacques Chirac, et qui avait toujours été au pouvoir jusqu’à ce qu’il ne perde, ces derniers mois, le Sénat, l’élection présidentielle et les élections législatives».

Mais c'est le quotidien espagnol El Pais qui gagne la palme de l'ironie, comparant la situation à l’UMP «aux élections au sein d’une copropriété en mauvais termes, pas celles du principal parti d’opposition de la cinquième économie mondiale».

«Le cœur de la droite française bat encore pour Nicolas Sarkozy»

Dans d'autres journaux, le vocabulaire est plus martial. «Entre accusations de fraude, critiques et démentis, l’élection du nouveau président de l’UMP tourne au pugilat», écrit le journal suisse Le Temps, pour qui «la guerre est déclarée à l'UMP». Lexique tout aussi guerrier pour La Libre Belgique, qui titre sur la «guerre ouverte entre Fillon et Copé», mais estime aussi qu'«à l'UMP, la politique a fait place au... cirque».

L’Italien Il Giornale estime lui que «la consultation interne qui avait simplement pour but de désigner le successeur de Sarkozy s’est transformée en moment embarrassant et en guerre fratricide».

Comme toute la presse étrangère, le quotidien espagnol La Vanguardia souligne lui à quel point ce résultat est bon pour Sarkozy: «L’ancien président français ne pouvait rêver meilleur scénario. Un leader fort lui fermerait la porte au nez. Pour l’instant, elle lui est grand ouverte.» L'italien Il Messaggero estime de son côté que «le cœur de la droite française bat encore pour Nicolas Sarkozy, et hier il s’est scindé en deux».

Reste que l'ancien président français a aussi ses propres problèmes à régler: le Telegraph rappelle en effet qu'il devrait prochainement être convoqué par le juge Gentil à Bordeaux dans le cadre de l’affaire Bettencourt.

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