Quatre ans après le PS dans la foulée du congrès de Reims, l'UMP va aussi avoir droit à son psychodrame électoral: en fin de soirée, dimanche 18 novembre, l'ancien parti majoritaire n'avait toujours pas de nouveau président, Jean-François Copé et François Fillon affirmant tous les deux l'avoir emporté.
Les deux camps ont annoncé leur victoire un peu avant minuit: Jean-François Copé a annoncé en direct à la télévision sa victoire vers 23h30 en se félicitant que les militants lui aient accordé «la majorité de leur suffrages»; un quart d'heure plus tard, François Fillon, en se fondant sur la remontée de tous les résultats, a revendiqué une «courte victoire» de 224 voix en attente de confirmation auprès de la Commission chargée du contrôle des opérations de vote, la Cocoe. «Je ne laisserai pas voler la victoire aux militants», a ajouté l'ancien Premier ministre.
Devant les caméras, l'ancienne ministre Valérie Pécresse, numéro 2 de François Fillon, avait elle auparavant affirmé que les résultats des dernières fédérations (Paris, Hauts-de-Seine, Alpes-Maritimes) avaient fait basculer son champion en tête, tandis que l'équipe Copé revendiquait environ 1.000 voix d'avance.
Le camp Copé a saisi la Cocoe d'irrégularités à Nice (Alpes-Maritimes), dans la troisième fédération du pays, et dans le XVIe arrondissement de Paris. Le Point, qui a réalisé un reportage à Nice, faisait état de propos d'huissiers évoquant de possibles «tentatives de fraude», avec par exemple «des procurations avec des signatures qui ne correspondent pas, ou sans le nom de la personne à qui le pouvoir était délégué».
Bernard Debré, du côté Fillon, a lui aussi fait état «d'anomalies». Le candidat, qui a attendu plus d'une heure pour voter à Paris, a lui critiqué l'organisation du scrutin en affirmant avoir demandé l'ouverture de davantage de bureaux de vote –les bureaux, ouverts à 9h, devaient fermer à 18h, mais tous les adhérents présents avant 18h ont été autorisés à voter.
En début de soirée, les proches des deux candidats avaient officiellement rivalisé d'optimisme. «On est en voie de gagner», avait déclaré le patron des députés UMP, Christian Jacob, soutien de Jean-François Copé. L'ancien président de l'Assemblée nationale Patrick Ollier avait lui affirmé que l'on s'avançait «sereinement vers une victoire de François Fillon», de même que Christian Estrosi, qui avait jugé que tel serait «sans doute» le résultat.
La participation des quelque 300.000 adhérents du parti était évaluée à environ 55%. Le résultat s'est en tout cas révélé beaucoup plus serré que ce qu'annonçaient les sondages de préférence réalisés auprès des sympathisants UMP, qui donnaient François Fillon largement en tête.