Les pro-OGM vont être contents. D’après le site d’information scientifique io9, des chercheurs ont développé une tomate OGM qui permettrait de prévenir certaines maladies cardiaques.
Testée sur des souris et présentée au Congrès annuel de la Société américaine de cardiologie (American Heart Association), cette tomate produit une molécule particulière, le peptide 6F, dont la structure est proche de la protéine ApoA-1, plus connue sous le nom de «bon cholestérol». Parce qu'il agit de la même manière, le peptide 6F a permis d'augmenter le niveau de bon cholestérol des rongeurs, mais aussi de réduire le niveau d'acide lysophosphatidique qui provoque le bouchage des artères (appelé aussi athérosclériose.)
Les chercheurs ont nourri les souris à l'aide d'un régime riche en gras qui facilitait le développement d'athérosclériose. 2,2% du régime des rongeurs était constitué de ces fameuses tomates qui ont réduit l’inflammation de façon notable.
Dans un communiqué le docteur Alan Fogelman, auteur de l’étude a fait part de son enthousiasme:
«C'est la première fois qu'un médicament avec ces propriétés est rendu disponible dans une plante comestible, et qu’il est biologiquement actif sans isolation ou purification de la molécule.»
Cette tomate pourrait peut-être donc devenir un jour un alicament; néologisme de l’industrie agro-alimentaire pour décrire ces aliments qui servent aussi de médicament.
L’étude n’en est qu’à ses balbutiements et beaucoup de travail reste à faire, mais elle ouvre à nouveau le débat sur les OGM.
On se souvient, en septembre dernier, d’une étude choc rendue publique par le professeur Gilles-Eric Séralini (université de Caen) sur des rats nourris au maïs OGM de la marque Monsanto arrosés –ou non– de désherbant Round up. Résultat : des tumeurs, des troubles hépatiques et une baisse de l’espérance de vie. Le Nouvel Observateur avait titré sa une: «oui, les OGM sont des poisons».
Mais fin octobre, le Haut comité des biotechnologies (HCB) et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail) ont rendu leur avis sur le travail du professeur de l’université de Caen: l’étude sur le maïs OGM Monsanto a été jugée non-probante.
En ce qui concerne les tomates, espérons qu’elles se révèlent être «potions magiques» plutôt que «poisons».