Les risques liés à la consommation des boissons énergisantes conduisent plusieurs pays à prendre des mesures dissuasives, précise le New York Times qui consacre un article aux inquiétudes liées à de nouveaux cas de décès suspects.
Aux Etats-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) a reçu depuis 2009 quatre ou cinq signalements de décès qui pourraient être liés à la consommation de la boisson Monster Energy.
Dans l’Etat du Maryland, la mère d’une adolescente de 14 ans décédée en décembre 2011 d’une arythmie cardiaque après avoir bu deux grandes canettes de Monster Energy en 24 heures poursuit le producteur de la boisson, Monster Beverage.
Récemment, la boisson énergisante Mio Energy, vendue par le groupe Kraft Foods, a fait son entrée sur le marché américain. Une boisson hyper caféinée: l’équivalent d’une cuillère à thé de la boisson fournit 60 milligrammes de caféine. Soit autant qu'une petite tasse de café. Une bouteille en contient 1060 milligrammes, un niveau suffisamment élevé pour rendre malade un enfant ou un adulte, et même envoyer certains d'entre eux à l'hôpital, estiment les experts.
Si les spécialistes affirment qu’un adulte peut boire 400 milligrammes de caféine par jour sans conséquence pour sa santé, on sait peu de choses sur l’impact de cette substance sur les adolescents, pourtant grands consommateurs de ces boissons dans le cadre de soirées.
L’agence fédérale Santé Canada plafonnera d’ici à la fin de l’année la quantité de caféine présente dans les bouteilles de boissons énergisantes. Le Mexique, la France et l’Inde considèrent la possibilité de taxer plus fortement ces boissons pour en décourager la consommation, poursuit le New York Times.
De fait, les députés socialistes français viennent de proposer une taxe sur les boissons énergisantes à base de taurine et de caféine. Une taxe dont le principe a la faveur de la ministre de la Santé Marisol Touraine. «Ces boissons contiennent de puissants excitants, dont l'impact sur la santé fait actuellement l'objet d'une évaluation par l'agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) à ma demande», a-t-elle précisé dans Les Echos.
Interdite jusqu’en 2008 en France, Red Bull avait finalement pu s’imposer sur le marché «sans modifier d'un iota sa recette», notait alors Le Figaro, et malgré plusieurs avis consultatifs négatifs de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Mais les «éléments inquiétants» constatés par l’Afssa ne concernaient pas en priorité les doses de caféine mais la présence de taurine.
Finalement, Christine Lagarde, alors à Bercy, avait plié face à la menace d’indemnités de 300 millions d’euros demandés au tribunal administratif par le fondateur de Red Bull, l’Autrichien Dietrich Mateschitz. En échange de sa commercialisation, Red Bull avait dû apposer sur ses cannettes les mentions «à consommer avec modération», «déconseillé aux femmes enceintes» et «boisson à la taurine».
«C'était là, écrivait Jean-Yves Nau dans Slate.fr en juin 2012, un cinglant désaveu pour Roselyne Bachelot [alors ministre de la Santé, NDLR] comme pour tous les experts sanitaires qui depuis plusieurs années ne cachaient pas leurs inquiétudes devant les possibles conséquences toxiques de la consommation de cette boisson.»
Le 6 juin 2012, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a signalé deux nouveaux décès par crises cardiaques «en lien» avec la consommation de «boissons énergisantes». Le débat sur la dangerosité des boissons énergisantes, notamment en association avec une activité sportive ou mélangées à de l'alcool, est loin d'être clos.
Article mis à jour le 26 octobre 2012 pour corriger une erreur de virgule signalée par un lecteur (il s'agissait de 1060 milligrammes et non de 1,060, contrairement à ce qui était écrit dans la première version).