Que se passe-t-il réellement dans les usines Foxconn, se demande CNN sur sa chaîne économique «Money»?
Trois mille à 4.000 ouvriers chinois de l’usine Foxconn de Zhengzhou, où sont assemblés les iPhone 5, auraient cessé le travail vendredi 5 octobre. C’est ce qu’a affirmé l’ONG China Labor Watch (CLW), basée à New York, le jour même. Selon elle, le management de l’usine et Apple ont exigé des ouvriers de la ligne de production de l’iPhone 5 de tels standards de qualité qu’il leur était impossible de les remplir, n’ayant pas reçu de formation adaptée. Par ailleurs, l’usine a imposé aux ouvriers de poursuivre le travail pendant la période de vacances nationales.
Toujours selon CLW, des ouvriers de la chaîne de production et des inspecteurs du contrôle qualité se sont affrontés dans l’usine, des combats ont éclaté et plusieurs personnes ont été blessées, dont certaines hospitalisées. Des inspecteurs d’une autre aile du bâtiment auraient également été menacés par les ouvriers.
Mais pour la firme Hon Hai, maison mère du sous-traitant taïwannais d’Apple Foxconn, il n’y aurait eu que «deux petites et brèves altercations» quelques jours plus tôt. «Il n’y a eu aucune interruption de travail dans cette usine ou dans une autre usine de Foxconn», et la production a pu être poursuivie dans les temps.
«Etant donné que Hon Hai emploie 1 million de personnes, nous parlons ici de 0,01% à 0,04% de sa main d'oeuvre. C'est comme si 300 personnes avaient arrêté le travail dans une des usines de General Motors dans le Michigan. Sérieusement, est-ce que ça aurait eu la même couverture?», se demande Tim Worstall sur Forbes.
Pour CNN, Apple a placé le sous-traitant face à une demande difficile à satisfaire: augmenter la cadence pour être prêt à livrer les iPhone tout en respectant ses standards de qualité. D’un autre côté, le fait que des mouvements sociaux apparaissent dans ces usines est le signe que l’époque durant laquelle les marques d’électronique des pays occidentaux pouvaient se reposer sur des travailleurs bon marché et conciliants touche peut-être à sa fin.
Ce n’est pas la première fois que Foxconn est accusée de pratiques abusives. Travail forcé d’étudiants pour compléter sa main d’œuvre et remplir ses objectifs de production d’iPhone 5, réveil d’ouvriers en pleine nuit pour des changements de dernière minute sur l’iPad 2, et surtout vague de suicide chez les ouvriers, qui a donné lieu à un audit d’Apple aux premières conclusions plutôt bienveillantes pour l'entreprise californienne.