Dans son numéro du 29 septembre (non disponible en ligne), le magazine Marianne fait état de neuf annulations «probables» d’élections législatives par le Conseil constitutionnel cet automne, dont celle de Philippe Kemel (PS) face à Marine Le Pen (FN) à Hénin-Beaumont.
Cette dernière est néanmoins la «plus délicate» à prononcer, car «le recours repose sur des irrégularités, toujours plus difficiles à prouver». Battue de 118 voix en juin, Marine Le Pen se montrait optimiste, début septembre, dans Le Figaro et Le Point, sur ses chances de voir son recours être accepté. «Il y a eu pas mal d’irrégularités sur les registres d’émargement, notamment des croix et des signatures différentes entre le premier et le deuxième tour», assurait un membre de son entourage au Parisien fin septembre.
Sur les neuf sièges dénombrés par Marianne, cinq sont détenus par la gauche et quatre par la droite. A gauche, l’hebdomadaire cite ceux de Jean-Louis Roumegas (EELV, Hérault), de Dolores Roqué (PS, Hérault), de Jean-Louis Destans (PS, Eure) ou encore de Thierry Braillard, radical de gauche du Rhône qui avait évincé en dissident le candidat PS-EELV Philippe Meirieu avant de battre la droite au second tour.
A droite serait concernée la circonscription de l’ancien ministre Patrick Devedjian, qui avait battu de 191 voix le chevènementiste Julien Landfried –ce dernier a d’ailleurs relayé sur son compte Twitter l’article de Marianne.
Sur 109 recours déposés après les élections (dont plusieurs portant sur les mêmes circonscriptions), une bonne partie, ceux ne nécessitant pas d’instruction préalable, ont déjà été repoussés en juillet dernier par les Sages du Palais-Royal. Comme nous l’écrivions en juin dans notre guide de l’invalidation en dix leçons, depuis 1958, environ une élection législative sur cinq a fait l'objet d'une contestation, et 58 ont été annulées, soit en moyenne quatre à cinq par législature.
«Si le Conseil constitutionnel confirme ces annulations d’ici à la fin du mois, le gouvernement devrait affronter une salve de partielles périlleuses avant Noël», conclut Marianne. En 1981, le Conseil avait annulé l’élection de quatre députés, dont trois de gauche, et la droite avait réalisé un grand chelem lors des partielles de janvier 1982, infligeant un sérieux avertissement au gouvernement.