Il y a encore quelques mois, le New York Times déclarait que la France devrait «embrasser» l'exemple de Marseille, une ville où «la paix règne». Depuis, les choses ont bien changé et le même quotidien parle maintenant d'une «ville marquée par la violence». Cette ville qui «a longtemps été un refuge pour les gangs» a vu ses crimes devenir «beaucoup plus violents cette dernière année».
Un revirement de situation suivit par les médias britanniques, séduits par le «côté sombre» de la cité phocéenne.
Pour The Independant, cest simple, Marseille est «l’endroit d’Europe le plus dangereux pour être jeune».
Selon le quotidien britannique, 26% des Marseillais vivent en dessous du seuil de pauvreté et ils sont 40% dans les quartiers nord, contre 15% à l’échelle nationale, ce qui en fait «la ville la plus pauvre en France». L’article met également en relief les disparités entre le «nord de Marseille» et le «centre-ville et le sud». Dans cette première zone, le risque de mourir avant 65 ans est de 30% plus élevé que la moyenne française. En centre-ville de Marseille, il est de 23% en dessous de la moyenne nationale.
The Independent insiste: «Si vous êtes un adolescent ou un jeune homme du nord de Marseille, vous risquez de mourir bien avant l'âge de 65 ans.» La preuve? «Quinze jeunes hommes, pour la plupart issus des quartiers nord de la ville, ont été tués cette année». En 2012, il y aurait eu proportionnellement presque autant de meurtres liés à la drogue à Marseille qu’à New York.
NPR de son côté explique que la situation dans la deuxième ville de France a été tant «hors de contrôle qu’un politicien local a appelé l'armée à être envoyée pour rétablir l'ordre» (en faisant référence à la demande de Samia Ghali, la sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements. Une demande par ailleurs rejetée par François Hollande.)
Le site américain pointe également les «deux Marseille» qui s’opposent. Le premier Marseille, «capitale du vol à l’arrachée de sacs à main», est décrit par Saida Hidri qui dirige un groupe de soutien pour les mères marseillaises:
«Les enfants quittent l'école pour travailler, mais il n'y a pas d'emplois. Alors, ils tombent dans les gangs de la drogue où ils peuvent gagner beaucoup d'argent […] Mais plus tard, s'ils veulent le quitter ils seront tués parce qu'ils savent pour le réseau. Ils sont prisonniers et leurs familles aussi. C'est pourquoi nous vivons dans la peur.»
NPR admet qu’il existe un second Marseille «qui regorge de culture et de beauté», décrivant le soleil qui brille avec «au large des mâts de voiliers dans le port».