Le rover Curiosity qui est train d'explorer Mars n'est pas la seule machine à avoir un compte Twitter. Avant lui la Nasa avait créé un compte au nom de MarsPhoenix, l'engin qui avait permis de détecter la présence d'eau sur la planète rouge en 2008. Et cela fait des années que des toasters et des machines à café gazouillent sur le réseau social, rappelle l'hebdomaire allemand Zeit.
Bien qu'on ait tendance à ne s'intéresser aux objets que lorsqu'ils sont cassés, ils sont pourtant de plus en plus nombreux à communiquer leurs états d'âme sur le web, en particulier sur Twitter. La plupart de ces comptes étant ouverts juste pour rire par des êtres humains anonymes, cela explique la rapidité avec laquelle certains objets se sont tus, après quelques jours ou quelques années de bavardages insouciants, tels des toilettes de Toronto (858 abonnés), une machine à laver (741 abonnés) ou encore une poubelle noire (47 abonnés) qui émettait « des tweets écervelés » et s'est murée dans le silence depuis le 25 janvier 2011.
Il semblerait que les clochers ont une espérance de «vie» plus longue sur Twitter –et plus de régularité également, comme on en attend d'eux dans le monde physique. Du coup, le succès est au rendez-vous sur leurs comptes non-officiels: Big Ben, la cloche de la tour de Londres, régale chaque heure ses 299.099 followers de son «BONG BONG BONG», plus ou moins long selon l'heure sonnée; le Kremlin est tout aussi efficace avec son «БОМ БОМ БОМ БОМ!», bien que moins populaire (1.228 abonnés).
Même chose pour la cathédrale de Cologne, avec son «DONG DONG DONG» (1.201 abonnés). À côté de ses confrères, le clocher de Notre Dame de Paris fait figure de honte nationale, avec son horloge arrêtée depuis deux ans. Dommage, c'était la seule qui échappait à la monotonie en saluant ses lecteurs et en annonçant l'heure avant son «Bong Bong Bong».
D'autres monuments ont heureusement des choses plus intéressantes à dire, à l'image du Tower Bridge, à Londres, animé par la City of London Corporation, qui utilise le compte comme un support de communication touristique.
Les plantes sont également en train d'investir la toile, de façon beaucoup plus pratique, notamment via des projets tels que le kit Botanicalls, un détecteur d'humidité relié à internet qui envoie des signals d'alerte ou de remerciement à son propriétaire via un compte Twitter lui-même relié à son téléphone portable, selon que la plante a besoin d'être arrosée ou vient de l'être. Ce projet s'inscrit dans la réflexion actuelle sur «l'internet des objets», qui vise à relier le monde réel à celui d'internet via des objets connectés. La Commission européenne a d'ailleurs lancé au printemps une consultation pour explorer les potentialités de ce domaine, qui en train d'exploser.