Il y a eu Bob Marley, et il y a Usain Bolt. Pour un si petit pays, la Jamaïque, de la taille de la Gambie, et avec une population de l’importance de la Mongolie ou de l’Arménie, a une sacrée résonnance mondiale.
Le Guardian s’est rendu sur l’île pour comprendre comment elle était devenue un berceau si fertile. Evidemment, Bob Marley a joué un grand rôle dans la notoriété du pays, voire pour son économie: il y a désormais des écouteurs Bob Marley, des boissons Bob Marley, même des grains de cafés a nom de chanteur.
Rohan Marley, fils de Bob estime que la Jamaïque est comme «un petit morceau d’Angleterre» qui colonisa jadis l’île et lui rendit son indépendance il y a cinquante ans. Mais ce n’est pas un morceau de l’Angleterre contemporaine, précise le Guardian, «mais une terre lointaine venue d’un film d’époque».
Neville Garrick, longtemps directeur artistique de Bob Marley et son ami proche, explique que l’indépendance n’a pas été réclamée dans le sang, le pays était surtout devenu trop peu rentable pour l’Angleterre colonisatrice.
«Nous sommes devenus bien plus créatifs après la décolonisation – nous avons alors développé notre propre musique, venue de l’époque de l’esclavage. Nous nous battions pour que la Jamaïque existe dans le regard des gens (…) Je ne dirais pas que la Grande-Bretagne nous a abandonnés – nous avons toujours des aides. Nous faisons toujours partie du Commonwealth. Dans toutes les stations de police, vous avez encore la photo de la Reine. Mais ils auraient sans doute pu nous aider davantage, améliorer la situation».
Malgré cela, et c’est la clé selon le producteur Chris Blackwell, (propriétaire de Goldeneye, où Ian Flemming, amant de la mère de Blackwell, écrivit les premiers James Bond): «La Jamaïque a toujours été dans le coup. Depuis 500 ans, depuis Christophe Colomb. (...). N’importe quel lieu où il se passe des choses est un lieu attirant, et il s’est toujours passé des choses en Jamaïque». L’industrie du sucre, puis la musique, énonce Blackwell. Sans compter Goldeneye, domaine jamaïcain où Ian Flemming écrivit les premiers James Bond.
Neville Garrick explique: «Nous sommes un pays pauvre, mais un pays talentueux. (…) Je nous décris toujours comme la plus grande des petites îles du monde».