Depuis le mercredi 25 juillet, on peut téléphoner et surfer sur Internet grâce à son téléphone dans l’Eurotunnel. Une prouesse technique qui agace outre-Manche: les Britanniques devront payer plus cher que les Français pour passer des coups de fils, rapporte l’Usine Nouvelle.
Depuis un peu plus de 24 heures, les voyageurs de l’Eurostar, mais aussi les personnes prenant l’Eurotunnel en voiture, peuvent donc utiliser leurs téléphones portables sous la Manche. Les travaux ont été réalisés en partenariat avec Alcatel-Lucent et devaient être prêts juste à temps pour les Jeux olympiques.
Le système de retransmission offre donc une couverture 3G et 2G le long des 53 km du tunnel. Pour l’instant, seuls les opérateurs français Bouygues Telecom, Orange et SFR ont signé un accord avec Eurotunnel. Le réseau sera donc seulement actif dans le tunnel sud (sens France/Grande-Bretagne).
Une situation que ne manque pas de relever la presse anglaise, notamment The Telegraph qui s’indigne sur son site:
«Malgré le fait que la Grande-Bretagne compte pour 85% des 20 millions de passagers qui utilisent [le tunnel], celui-ci sera considéré comme un territoire français du point de vue de l’industrie des télécommunications. (…) Les utilisateurs de mobiles français paieront donc beaucoup moins pour passer des appels (…) Mais les Britanniques devront payer des frais de roaming [itinérance] pour utiliser le réseau français.»
The Telegraph oublie de signaler que les opérateurs britanniques ne sont pas présents sous la Manche pour une bonne raison: ceux-ci sont toujours en négociation avec Eurotunnel. Ce dernier s’arrogeant un droit de péage, il reste donc à décider de son montant côté britannique. Ainsi dès que les accords seront signés, les voyageurs pourront utiliser des portables britanniques sans payer de surcoût dans le tunnel nord (sens Londres/Paris). Les portables français seront alors eux aussi soumis aux frais de roaming dans ce sens.
Pour Eurotunnel, l’arrivée de la 3G sous la Manche, une première mondiale, aura surtout été un défi technique:
«Offrir un service sans fil, 100 mètres au-dessous du niveau de la mer, aux 20 millions de voyageurs qui empruntent les 53 km du Tunnel tous les ans a impliqué la résolution de défis multiples. Le dispositif a été déployé en 10 mois, soit un délai record; les travaux ont été réalisés simultanément à la poursuite du trafic ferroviaire dans le tunnel.»