La conférence internationale sur le sida s’est ouverte le 22 juillet à Washington DC, pour la première fois sur le sol américain depuis 1990. L’épidémie touche encore plus de 34 millions de personnes dans le monde et seulement 8 millions bénéficient d’un traitement, en majorité dans les pays développés. 5 choses à retenir de cette conférence.
1. La lutte contre le sida doit continuer à tous les niveaux
Michel Sidibé, le président d’Onusida, a rappelé que si le nombre de nouvelles infections a diminué de 20% depuis 2001, la stigmatisation des personnes infectées par le sida continue.
«C’est incroyable qu’en 2012, alors que l’on possède tous les outils pour combattre l’épidémie, l’on doive toujours se battre contre les préjugés, la stigmatisation, la discrimination, l’exclusion et la criminalisation, pas seulement chez soi mais dans les rues, les commissariats et les palais de justice. Je ne peux pas comprendre cela.»
Même si Hillary Clinton a promis que le gouvernement américain consacrerait 150 millions de dollars à la lutte contre le sida et que le montant des donations mondiales dans les pays en développement se monte à 16,8 milliards de dollars, ce n’est pas suffisant.
«Il y a un écart de financement de 7 milliards de dollars par an pour le sida. Cet écart tue des gens», a rappelé Michel Sidibé.
- A lire sur The Guardian et Associated Press
2.
En Afrique subsaharienne, le VIH résiste de plus en plus aux médicaments
Des chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé et de l’University College de Londres ont révélé que la résistance du virus au traitement augmente en Afrique. 29% par an en Afrique de l’est et 14% en Afrique méridionale.
Si les médicaments sont inefficaces, c’est notamment «une conséquence des gens qui ne prennent par leur traitement efficacement», explique le chercheur Ravindra Gupta.
La résistance aux médicaments n’est estimée qu’à 10% au Royaume-Uni et aux Etats-Unis car les traitements sont adaptés quand leur efficacité diminue. Deborah Jack, du fonds britannique contre le sida, déplore la situation en Afrique sub-saharienne.
«Malheureusement en Afrique sub-saharienne il y a moins de traitements disponibles. Si une résistance aux médicaments se développe, il n’existe pas de thérapie alternative. On doit donc accentuer nos recherches sur les causes de cette résistance aux médicaments en Afrique et mettre en place une action urgente pour faciliter l’accès des malades à leur médication quotidienne.»
- A lire sur BBC News et The Lancet
3.Aux Etats-Unis, un test de dépistage à faire chez soi
L’autorité américaine sur la santé (la Food and Drug Administration) a autorisé le lancement d’un test de dépistage à pratiquer soi-même, OraQuick. Il suffit de le placer sur sa gencive pour prélever un peu de salive et le résultat apparait 20 à 40 minutes plus tard.
Le test coûte 17,50 dollars. Critiqué pour sa fiabilité, les essais cliniques ont prouvé qu’il était sûr à 92%. Un test sur douze est un faux-négatif (indiquer à une personne infectée qu’elle ne l’est pas), ce qui amènerait ces personnes infectées à moins se protéger.
On estime qu’1,2 million d’Américains sont touchés par le virus du sida aux Etats-Unis, mais 1/5 des personnes infectées ne sont pas au courant.
4. L’immigration américaine contrôle toujours les personnes infectées par le sida
Officiellement, l’administration américaine a relevé les restrictions de visa pour les personnes qui ont le VIH en 2010. Jusqu’à cette date, il était impossible d’entrer sur le territoire américain en ayant le sida.
Mais les personnes infectées par le VIH subissent toujours plus de contrôle à l’immigration américaine. Certaines d’entre elles sont systématiquement emmenées dans une pièce pour un interrogatoire.
Pour Winnie Ssaanyu Sseruma, une activiste qui vit avec le sida depuis une vingtaine d’années et est emmenée dans une de ces pièces à chaque fois qu’elle arrive sur le territoire américain, «les restrictions ont été levées mais la mise en place de cette interdiction est encore un défi».
550 représentants des travailleurs du sexe ont même lancé leur propre sommet contre le sida à Calcutta en Inde. Ils affirment que l’administration américaine a refusé de leur accorder un visa.
- Lu sur The Independent et l’AFP.
5. Elton John aussi aurait dû mourir du sida
Il aurait pu finir comme ses amis Freddy Mercury et Rock Hudson. Elton John a tenu un discours le 23 juillet en expliquant que, accro à la cocaïne, il avait eu un comportement à risque à une époque et aurait pu être contaminé par le virus.
«Ce jeune homme a touché le fond. Sa vie était un chaos, il était hors de contrôle. Il aurait dû mourir. Pour être honnête, il a failli mourir.»
Elton John a créé une fondation contre le sida (Elton John AIDs Foundation) il y a une vingtaine d’années et se bat depuis contre l’épidémie.
- A lire sur The Guardian.