En Syrie, le prix des armes augmente en même temps que le conflit s’intensifie. Le blog «At War» du New York Times analyse le coût des armes pour les rebelles et montre en quoi cette hausse des prix est corrélée à la guerre civile.
C’est la règle de l’offre et de la demande au marché noir. Une seule cartouche pour un fusil d’assaut coûte par exemple entre 2 dollars et 4 dollars selon les différents commandants rebelles. Une kalachnikov s’arrache entre 1.000 dollars et 2.000 dollars et une grenade se vend 500 dollars à l’unité. En bref, le fusil le moins cher du marché ne se trouve pas à moins de 900 dollars.
Pour un commandant, armer une équipe de cinq personnes (trois tireurs, un soldat à la mitraillette et un autre au lance-roquette) coûte 10.000 dollars sans compter les munitions.
La même situation avait été observée en Libye l’année dernière, avec des kalachnikovs dont le prix a été divisé par quatre depuis la fin du conflit: de 2.000 dollars elles sont passées à 500. Le New York Times dresse un parallèle entre les deux pays.
«La Libye de l’après-Kadhafi, qui avait aspiré des armes pendant des mois, était devenue un exportateur au marché noir, où l’on a signalé que toutes sortes d’armes ont été sorties du pays.»
Les statistiques récupérées par le New York Times laissent penser que le nombre d’armes dans les mains des civils risque d’augmenter alors que le régime semble de plus en plus en difficultés.
Abu Hamza, un commandant de l’armée syrienne rebelle, partage cette préoccupation: «Après la guerre, il faudra que nous récupérions ces armes», explique-t-il.
Comme en Libye, les rebelles en sont venus à récupérer les armes sur les corps des rebelles et des soldats fidèles au régime alors que la situation s’intensifie et que les combats ont lieu au cœur de Damas. Même au sein de son propre clan Bachar el-Assad est de plus en plus isolé rapporte Reuters.
Selon Ayman Abdel-Nour, un ancien conseiller d’Assad aujourd’hui dans l’opposition, «beaucoup de ses proches et conseillers l’ont soit abandonné soit ont pris leurs distances».
Aucune issue ne s’offre pourtant pour l’instant: alors que l’ONU essaie encore de voter une résolution menaçant la Syrie de sanctions, le Conseil de sécurité est confronté au veto très probable de la Russie.