Comment se porte l'Etat de Louisiane? Le 20 avril 2010, Deepwater Horizon, une plateforme pétrolière de la compagnie BP, explosait dans Golfe du Mexique entraînant un gigantesque incendie et une mariée noire de grande envergure. Qu’en est-il, deux ans plus tard?
Les effets ressentis dépassent largement le Golfe du Mexique. En Louisiane, Etat massivement touché par la catastrophe, les dégâts sont toujours là et semblent empirer avec le temps.
La reporter Julie Dermansky s’est rendue à Cat Island, île des Bahamas, pour The Atlantic, et le constat est sans appel. Tout a été détruit. La végétation, autrefois dense, ressemblait à une forêt vierge. Maintenant, on peut traverser l'île sans difficulté ni obstacle.
Les branches d’arbres empêchaient les vagues d’emporter le sable qui tient les sédiments en place. Mais avec la marée noire, la plupart des arbres sont morts. Et à présent, une grosse partie de l’île est sous l’eau.
Selon PJ Hahn, directeur de la zone côtière, l’île est en train de disparaître comme «un sucre dans du café». Cat Island aurait perdu quatre hectares depuis 2010.
La faune est la première victime. Les oiseaux migrateurs et les pélicans bruns (spécifiques à la Louisiane) n’ont plus de quoi construire de nids. De plus, avec la tempête tropicale Debbie en juin 2011, tous les oeufs et les oisillons ont disparus. Un seul oisillon pélican a été retrouvé.
MotherJones rapporte que les changements les plus importants ne sont pas forcément ceux que l’on voit à l’œil nu. Avant les ravages du pétrole, les plages du Golfe grouillaient de microbes vivant dans le sable. On trouvait des vers microscopiques, des champignons, des algues et les stades larvaires des plus grandes espèces. Ils permettaient de nourrir tous les autres animaux.
A présent, les analyses montrent un changement radical:
seules quelques espèces de champignons et de vers ont survécu et ne suffisent
plus à faire vivre les fonds marins.
Cat
Island aurait besoin de 1,4 million de dollars pour faire repousser les
arbres, faire venir de la terre du continent et construire une barrière
circulaire sur 40 hectares.
Le 29 Juin, le Congrès a adopté la Loi sur la Restauration, qui consacre 80% des amendes de BP à la restauration de la côte du Golfe. La somme est comprise entre 5 milliards et 20 milliards de dollars, selon le Times Picayune. Mais ces fonds viendront trop tard pour sauver de nombreux oiseaux.