Les Japonais sont connus pour leur sens de la discipline. Il y a quelques années, certains joueurs de baseball en ont fait les frais et gardent de douloureux souvenirs de leur adolescence. Privés d’eau et battus, ils ont connu des séances d’entrainements insoutenables.
Hiroki Kuroda est l'un deux. Bien qu’il n’ait jamais été considéré comme un joueur hors pair par ses coachs au lycée, il est devenu l’une des stars du baseball. A 37 ans, il fait désormais partie de la prestigieuse équipe des Yankees de New York. Mais cette ascension a exigé des sacrifice. Lors de son adolescence à Osaka, au Japon, il a été malmené par son coach et les joueurs plus âgés.
Deadspin répertorie les pires punitions endurées par Hiroki Kuroda:
Il a dû courir de 6h du matin jusqu’à 22h. S’il était obligé de faire des pauses, il devait faire de son mieux pour ne pas être vu en train de s’arrêter. Ses coéquipiers lui avaient laissé, cachés, un bol de riz et de l’eau dans les bois.
A la moindre erreur, les sportifs étaient battus avec une batte. Selon Kuroda, le lendemain ils ne pouvaient «même plus s’assoir».
Le bizutage allait également très loin. En plein été, les plus âgés forçaient les jeunes à s’agenouiller en les frappant afin qu’ils restent immobiles, jambes nues sur le béton brûlant, de 6h du matin jusqu’à 21h.
Dans son interview pour le New York Times, il explique également:
«C’était une génération où les entraîneurs pensaient qu’on ne devait pas boire d’eau.»
Assoiffés, les joueurs devaient supporter de longues heures d’entraînement sans approcher une bouteille. Désespéré, Kuroda est allé jusqu'à boire dans une rivière polluée, quand ses coéquipiers ont bu à même une flaque d’eau et certains dans les toilettes. La raison de ce traitement difficile? La survie.
«Pour jouer, il fallait survivre. Nous avons été formés pour développer un système immunitaire qui nous permette de survivre et jouer.»
Si le sportif a conscience de l’entraînement militaire qu’il a reçu, il a dû mal à garder un regard objectif sur sa jeunesse:
«Tout arrive pour une raison, et peut-être que cela m’a aidé à en arriver où je suis.»
Puis il ajoute:
«Mais si rien de tout cela était arrivé, j'aurais beaucoup plus aimé le baseball.»