L'histoire semble soudain s'accélérer en Syrie. En témoigne, la mise en garde d'Hillary Clinton, la Secrétaire d'Etat américaine, dimanche 8 juillet à Tokyo. Elle a affirmé lors d'une conférence de presse qu'il faut mettre un terme immédiatement aux violences pour éviter à l'Etat syrien de subir «un assaut catastrophique».
«Plus tôt les violences cesseront et un processus de transition politique commencera, non seulement moins de gens mourront mais plus il y aura plus de chances de préserver l'Etat syrien d'un assaut catastrophique qui serait très dangereux non seulement pour la Syrie mais aussi pour la région», a expliqué la Secrétaire d'Etat américaine. «Il ne fait aucun doute que l'opposition est de plus en plus efficace pour se défendre et pour passer à l'offensive contre l'armée syrienne et contre les milices du gouvernement syrien. L'avenir (...) devrait donc être parfaitement clair pour ceux qui soutiennent le régime Assad», a poursuivi Hillary Clinton. «Il n'y a presque plus de sable dans le sablier», a-t-elle conclu.
Au-delà des appels à la défection dans les rangs de l'armée syrienne après celle spectaculaire du général Manaf Tlas et d'une nouvelle semonce en direction de la Chine et surtout de la Russie qui continuent à soutenir le régime de Bachar el-Assad, la grande crainte aux Etats-Unis et au Moyen-Orient est maintenant celle du chaos dans un pays qui dispose de stocks massifs d'armes chimiques et sans doute bactériologiques. Et il ne s'agit pas comme dans l'Irak de Saddam Hussein en 2003 de fantasmes ou de prétextes à une invasion.
Car c'est sur le plan militaire que le régime de Bachar el-Assad est en train de craquer et de perdre la partie. Selon le site Debka, qui fait référence à des renseignements venant notamment de l'armée israélienne: «les rebelles prennent le contrôle de plus en plus de territoires et non seulement ont encerclé Damas mais combattent à l'intérieur de la capitale. Pour se sauver, le régime de Assad, qui contrôle encore des unités de l'armée en-dehors de la capitale, peut en désespoir de cause ouvrir son arsenal d'armes de destruction massives et tenter de les utiliser voire d'élargir le conflit en s'en prenant à Israël ou la Turquie… Des sources du Golfe Persique annonçaient dimanche 8 juillet que l'armée syrienne ne pouvait plus se déplacer en convoi dans la capitale par crainte des attaques et que les militaires circulent dans des véhicules banalisés».
L'armée syrienne libre comprendrait aujourd'hui près de 50.000 hommes répartis en 17 brigades et recevraient des armes et une aide technique et logistique de la Turquie, de l'Arabie Saoudite et du Qatar et sans doute plus discrétement de services de renseignements occidentaux.