Plus de trois ans après le crash du vol AF447 d’Air France entre Rio et Paris qui a fait 228 morts, le Bureau d’enquêtes et d’analyse (BEA) a rendu ce jeudi 5 juillet son rapport final. Sa principale conclusion: l’accident a été provoqué par une combinaison de facteurs humains et techniques.
Le BEA retient définitivement comme point de départ de la catastrophe le givrage des sondes Pitot qui a conduit à une perte de données pour les pilotes. Ceux-ci, soumis à un stress intense, ont ensuite mal réagi à la situation, selon le rapport.
«L'équipage était dans un état de perte quasi totale de la situation», a déclaré Alain Bouillard, directeur de l'enquête, rapporte l’AFP. Le rapport pointe aussi un défaut de formation des pilotes, et émet 41 recommandations de sécurité dont 25 nouvelles par rapport à juillet 2011. Huit d’entre elles concernent la formation des pilotes et cinq la vérification des avions.
Les familles des victimes, qui avaient eu accès avant le public aux conclusions du rapport, sont «globalement déçues» par celui-ci, qui ne met pas assez en avant les défaillances techniques de l’avion selon elles, même si certains proches s’en satisfont.
Une chose est sûre, la bataille juridique autour des circonstances et des responsabilités ne va pas s’arrêter avec la publication des résultats de l’enquête du BEA.
Un autre rapport, judiciaire celui-ci, doit être présenté le 10 juillet aux familles des victimes. Selon une source proche du dossier citée par le Figaro, ce rapport souligne également «une conjonction d'erreurs humaines et de défaillances techniques». Il y serait écrit que «le déficit d'information aux équipages concernant le givrage des sondes ou de l'altitude est contributif de l'effet de surprise», mais que le commandant de bord «n'a pas assumé ses responsabilités managériales» en inhibant «la volonté de bien faire du copilote».
Après la lecture de ce rapport, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a appelé à une «action très ferme» à l’encontre de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), responsable de la certification des sondes Pitot, et qui refuse selon lui «d'apporter sa collaboration à la juge d'instruction et aux experts dans l'enquête».