Une sortie de la Grande-Bretagne poserait «des risques politiques et économiques imprévisibles». Une phrase de la Commission européenne ou d’un député pro-européen? Et bien non, il s’agit des conseils du plus influent think-thank eurosceptique du pays, rapporte The Guardian.
Conduit par l’organisation Open Europe, le rapport explique ainsi:
«D’un point de vue purement commercial, l’adhésion à l’UE de la Grande-Bretagne reste la meilleure option. Toutes les autres alternatives entraîneraient des retours en arrière majeurs et demanderaient en plus des négociations avec les autres Etas (et leur accord), ce qui amènerait des risques politiques et économiques imprévisibles.»
Les eurosceptiques en force
Cette prise de position arrive alors qu’un nombre croissant de députés conservateurs rejoignent la campagne anti-EU «Better Off Out» (mieux dehors). La semaine dernière, c’était le chancelier de l’échiquier, George Osborne, qui expliquait dans The Telegraph que le Royaume-Uni était tellement lié à l’UE que la crise risquait de ralentir l’économie du pays:
«Notre rétablissement, qui faisait déjà face à des vents contraires à cause des prix élevés du pétrole et du fardeau de la dette laissée par des années de boom économique, est en train d’être tué par la crise qui sévit à nos portes.»
Comme le note The Independent dans un éditorial, la crise économique actuelle est un terreau fertile pour les eurosceptiques au Royaume-Uni. Les dernières élections européennes n’avaient vu que 34% des électeurs se déplacer.
Un changement de relation préconisé
Le rapport d’Open Europe donne avant tout des conseils au gouvernement britannique pour tirer le meilleur parti de l’Europe. Pour l’organisation, la couronne doit mieux (et plus) exporter vers l’Union européenne. En effet le Royaume-Uni réalise 49% de ses exportations dans la zone euro.
Le think thank rejette tout de même le statu-quo actuel et appelle de ses vœux une «réforme majeure de la relation» entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne. Si le pays devait rester un membre à part entière du marché unique, Open Europe conseille au gouvernement de sortir de la PAC. Pour les analystes de l'organisation, le modèle à suivre est celui de la Norvège.