Le contrôle d'Internet doit-il être centralisé et mis sous la coupe de l'ONU? L'idée, soutenue par certains pays membres comme la Russie ou la Chine estloin de plaire aux Etats-Unis, explique le site Mashable.
Aujourd'hui, les structures les plus fondamentales d'Internet sont contrôlées par l'Icann, (l'Internet corporation for assigned names and numbers). C'est une société à but non lucratif, soumise au droit californien. Cet organisme encadre les noms des domaines ou les fonctionnement des adresses IP et peut notamment susprendre des noms de domaines entiers.
Selon le Monde, la gouvernance de cet organisme stratégique fait l'objet de nombreux débats: plusieurs pays lui reprochent notamment la sur-représentation des Américains dans les différentes commissions.
D'après le site 01net, de nombreux pays en voie de développement aimeraient alors que les Etats-Unis lâchent un peu du lest et contrôlent moins certaines institutions. Ils souhaiteraient également pouvoir d'avantages peser dans la balance du Net et de son économie. Quant à la Chine et à la Russie, ils veulent créer des instances internationales de contrôle et de surveillance, comme le rapporte Robert McDowell, membre de la Commission fédérale des communications américaine (FCC), dans une tribune du Wall Street Journal, le 27 février.
La crainte des Américains
Ce sujet sera débattu à l’occasion de la World Conference on International Telecommunications (WCIT-12), qui se tiendra à Dubaï en décembre. 193 pays devront voter, pour décider si oui ou non, l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’organe de l’ONU, doit centraliser le contrôle d’Internet, et ainsi modifier le traité fondateur de 1988.
Si, pour de nombreux pays, il semble naturel que l’UIT se transforme en Union internationale de l’Internet au XXIe siècle, pour les Etats-Unis, ce mouvement est considéré comme dangereux.
Pour préparer le sommet de Dubaï, les législateurs américains et des entreprises privées se réunissent ce jeudi pour en débattre. Ils rejettent la proposition du contrôle d’Internet par un organe intergouvernemental, qu’ils considèrent comme une violation dangereuse des normes en vigueur.
D’après Reuters, les critiques américaines portent notamment sur le fait que chaque nation, indépendamment de son poids économique ou démographique, dispose d’une voix au sein de l’ONU. Leur crainte est que si l’UIT contrôle l'Internet, des pays autoritaires comme la Chine, la Russie, l’Iran ou l’Arabie saoudite, auraient une plus grande capacité à isoler leurs populations et à réduire au silence les dissidents politiques.
Robert Mc Dowell, membre de la Commission fédérale des communications américaine (FCC), avait indiqué dans sa tribune du 27 février sur le Wall Street Journal, que transférer les compétences à l’ONU risqueraient d’entraver la liberté d’Internet. Par exemple, la Russie ou la Chine pourraient oeuvrer pour mettre en place des systèmes de facturation des flux de données qui pourraient nuire au peering, qui est à la base d’une certaine liberté et d’une certaine transparence dans les échange entre opérateurs et pays.