Monde

Des «bond girls» pour promouvoir l'achat de dette japonaise

Temps de lecture : 2 min

AKB48 / Georges Seguin (Okki) via Wikimedia Commons
AKB48 / Georges Seguin (Okki) via Wikimedia Commons

Durement touché par le tremblement de terre et le tsunami de 2011, le Japon cherche à vendre des obligations d'Etat pour financer la reconstruction des zones endommagées. Mais les taux d'intérêt de ces obligations sont peu attractifs, la demande est faible et les investisseurs se détournent du marché japonais, cherchant ailleurs de meilleurs retours sur investissement.

C'est pourquoi le ministère des Finances a décidé de faire appel au groupe de pop japonaise le plus célèbre au monde, AKB48, explique le blog Japan Real Time (JRT) du Wall Street Journal. Plus populaire pour les costumes d'écolières et le look cosplay de ses «idols» que pour sa musique, AKB48 est un ensemble musical à l'effectif tournant, composé à l'origine de 48 jeunes chanteuses réparties en trois sections: Team A, Team K, et Team B.

La campagne de promotion des «reconstruction bonds» comprendra une pub TV, des affiches, des publications dans la presse, dans les gares et dans les stations de métro. Outre AKB48, le champion de sumo Hakuho et l'internationale de football Homare Sawa feront partie du dispositif destiné à sensibiliser le public sur l'intérêt des obligations japonaises. AKB48 a par ailleurs déjà travaillé avec le gouvernement japonais, relate le Tokyo Times, dans le cadre d'une campagne de prévention du suicide ciblant les jeunes.

L'agence de publicité en charge de la campagne va réserver des photos existantes des chanteuses à prix réduit, mais il n'y aura pas d'images inédites. «En d'autres termes, note le blog JRT, les fans enthousiastes du plus grand [en termes d'effectifs, NDLR] girl band japonais ne verront aucun film exclusif des membres d'AKB en costumes sexy et n'entendront pas de nouvelle chanson consacrée aux taux d'intérêt.»

J-pop, K-pop, le soft power asiatique en plein boum

Le soft power asiatique, phénomène tout autant culturel que diplomatique et économique, a fait l'objet d'une série d'articles sur Slate en février 2012. Avec le courant J-pop (pop japonaise) et la culture manga, le Japon mène depuis plusieurs décennies une offensive de soft-power, devenant une superpuissance culturelle dans les années 2000, comme l'écrivait Mathieu Gaulène sur Slate:

«Le phénomène est en fait en marche dès les années 1980, au moment où le Japon passe de l'exportation de hardware –transistors, magnétoscopes, walkmans– à l'exportation de contenus, à commencer par les dessins animés TV de la Tôei Animation, comme Candy, Goldorak, Dragon Ball ou plus récemment One Piece.»

Mais c'est la Corée du Sud qui, avec sa Korean pop, ou K-pop, a le mieux exploité le succès de sa musique populaire pour diffuser une image positive et moderne dans le monde, comme le développait Claire Solery dans son article sur cette pop hybride et «idol-centrée».

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