46% des Allemands se disent de plus en plus incapables de profiter de quoi que ce soit dans la vie, en raison du stress quotidien et du sentiment d’être toujours joignable, de ne jamais décrocher. C’est ce que montre une étude réalisée par un institut de recherches marketing, Rheingold.
Le Spiegel, qui rapporte cette étude, souligne:
«Qu’il s’agisse de nourriture, d’alcool, de vacances ou d’une simple relaxation, les Allemands n’ont apparemment plus le loisir d’apprécier quoi que ce soit. D’ailleurs, ils ne peuvent même plus se détendre quand il font l’amour. Selon les chercheurs, la réalité est la suivante: "notre gène de la joie est de plus en plus défecteux –nous avons oublié comment nous amuser"»
Après avoir accueilli la coupe du monde de football en 2006, l’Allemagne, qui était alors joyeuse, a commencé à avoir le moral en berne à partir de 2008, selon la psychologue de Rheingold, Ines Imdahl. Selon elle le problème est que la population allemande «a le sentiment de devoir porter sur ses épaules le poids entier de la crise économique».
Partout en Europe, la crise économique pèse sur le moral des populations. En avril dernier, le New York Times publiait un article sur les suicides pour cause de crise économique.
«La baisse des économies, qui a secoué l’Europe au cours des trois dernières années, a aussi balayé les fondations de vies qui avaient autrefois été solides, conduisant à un pic alarmant de taux de suicides. Notamment dans les pays les plus fragiles, comme la Grèce, l’Irlande et l’Italie, où des patrons de PME et des entrepreneurs se suicident de plus en plus».
Mais en Allemagne, la crise économique n’est pas seule responsable de cette incapacité à la joie, selon le Spiegel: c’est le «perfectionnisme» allemand qui serait en cause. Le Spiegel écrit:
«Parmi les sujets de l’étude, 81% affirment qu’il leur est plus facile d’éprouver du plaisir quand ils ont au préalable réussi à atteindre un objectif».
Tristement, 91% des participants estiment que le plaisir fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Mais seulement 15% de souviennent de moments pendant lesquels ils ont été capables d’oublier leurs soucis et d’être vraiment heureux.