L'instruction de l'affaire Bettencourt (et plus particulièrement de ses volets «abus de faiblesse» et «abus de confiance»), menée par le juge Jean-Michel Gentil, s'approche de plus en plus de Nicolas Sarkozy, rapporte Le Monde.
Le journal affirme avoir pris connaissance de récents procès-verbaux où le juge semble tenir pour acquis que l'ancien président a reçu, lors de sa campagne présidentielle de 2007, des financements en espèces du couple Bettencourt, via Patrice de Maistre, alors gestionnaire de fortune de la famille, et Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP (tous deux sont mis en examen).
Eric Woerth nie toujours avoir reçu de l'argent liquide de Patrice de Maistre, mais le juge fait le lien entre les dates de sortie d'argent des Bettencourt, celles de rencontres entre eux ou leur comptable et Patrice de Maistre, et celles entre Patrice de Maistre et Eric Woerth (retrouvez toutes ces rencontres dans notre chronologie du volet «soupçon de financement illégal» de l'affaire). Auxquelles s'ajoutent les témoignages d'anciens employés des Bettencourt, dont l'ex-comptable Claire Thibout, et de l'avocat qui gérait les comptes non déclarés du couple Bettencourt.
Le juge a décidé de verser à sa procédure plusieurs témoignages d'anciens membres de la maisonnée Bettencourt, disant vouloir «faire le lien avec plusieurs dépositions de témoins faisant état d'une visite de Nicolas Sarkozy au domicile de Liliane Bettencourt pendant la campagne présidentielle de 2007». L'idée étant, explique Le Monde, de réussir à prouver que l'argent sorti en liquide de Suisse a servi à financer la campagne de Nicolas Sarkozy.