Selon le site US News, vos trajets pendulaires pourraient vous tuer. Telle est la triste découverte d’une étude américaine récente, dont les résultats montrent que les personnes vivant à plus de 10 miles (16 km) de leur travail ont plus de risques de faire de l'hypertension. Au-delà de 15 miles (24 km), les risques d’obésité augmentent également.
Les effets du mode de vie sédentaire sur la santé sont connus depuis longtemps, mais les chercheurs voulaient isoler l’effet spécifique des trajets pendulaires, qui concernent de très nombreux Américains. Si cette étude est la première à détecter que les longs trajets domicile-travail sont des facteurs qui favorisent le diabète, l’obésité et même certains cancers, «la plupart de ces résultats sont assez intuitifs», précise dans US News Christine Hoehner, auteure principale de cette étude publiée dans l'American Journal of Preventative Medicine.
Les explications possibles sont en effet relativement simples: les «navetteurs» ont moins de temps pour pratiquer de l’exercice physique, pour cuisiner et pour dormir... Sauf que ça n’est pas tout, explique Fox News: même en isolant l’effet du manque d’activité physique, les chercheurs ont constaté une tension plus élevée que la normale chez les habitués des trajets pendulaires. C’est donc que l’activité de navetteur favorise en elle-même un stress chronique, à cause de la longueur des trajets et de l’incertitude liée à l’état du trafic en fonction des jours. Une étude suédoise menée en 2011 avait par ailleurs découvert que les navetteurs étaient plus exposés aux risques de divorce et de solitude.
L'étude de l'American Journal of Preventative Medicine a été réalisée auprès de 4.300 personnes dans les environs de Dallas, Fort Worth et Austin. Dans cette région dont les routes sont régulièrement congestionnées, une personne interrogée sur deux parcoure 10 miles (16 km) par jour pour se rendre au travail. La souffrance du navetteur avait déjà été quantifiée en 2010 par IBM Research. L’institut avait interrogé les conducteurs de vingt grandes villes pour en conclure que l’indice de douleur du trajet était le plus élevé à Pékin. Sept conducteurs sur dix y avaient, au moins une fois, fait machine arrière et étaient rentrés chez eux…