Le Earth Institute de l'Université de Columbia vient de publier son premier rapport mondial sur le bonheur qui tente de lever un mystère: où sont les gens heureux et pourquoi?
Une question posée pour informer les décideurs mondiaux selon le Huffington Post, et dont les réponses sont moins évidentes qu'être «riche, marié, et avoir un emploi» puisque cette étude «montre comment la nouvelle science du bonheur explique les variations personnelles et nationales du bonheur».
Selon le site FastCoExist, ce rapport, qui complète le sondage annuel sur le bonheur mondial fait par l'institut Ipsos, a été commandé par la conférence des Nations unies sur le bonheur –«oui, ça existe»– et contient plus d'une centaine de pages.
Selon le rapport, la France se situe à la 23e place dans le classement par pays effectué selon l'échelle de Cantril:
«Les pays les plus heureux dans le monde sont tous en Europe du Nord (1. Danemark, 2. Finlande, 3. Norvège). Leur score moyen dans l'évaluation de la vie est de 7,6 sur une échelle de 0 à 10.»
Les pays les moins heureux sont tous les pays pauvres de l'Afrique sub-saharienne (Bénin, République centrafricaine, Sierra Leone et Togo, dernier du classement selon le Telegraph), avec une moyenne des scores d'évaluation de la vie de 3,4/10.
Si le rapport explique que les gens plus riches sont en moyenne plus heureux que les plus pauvres, il confirme aussi que «l'argent ne fait pas le bonheur». Ce n'est qu'un facteur, relève FastCoExist, dont l'impact sur le bien-être est aussi voire moins important que celui de la liberté personnelle ou politique, l'absence de corruption, le soutien social ou encore la bonne santé mentale et physique:
«Aux États-Unis [11e du classement mondial relève Forbes], par exemple, les niveaux de bonheur ont stagné tandis que les normes de vie ont augmenté au cours des cinquante dernières années.»
Le chômage diminue le bonheur, pas uniquement chez les chômeurs et pas forcément pour les raisons auxquelles nous pensons:
«Ce n'est pas la perte de revenu, mais la perte de choses comme l'estime de soi et la vie sociale dans le monde du travail, qui conduirait à une baisse du bonheur. Un taux de chômage élevé peut déclencher le malheur, même chez les travailleurs, qui deviennent soudainement effrayés à l'idée de perdre leur emploi.»
Par ailleurs, les gens qui «s'auto-emploient», c'est-à-dire qui ne sont pas rattachés à un employeur, sont plus heureux en Europe et aux États-Unis. Ce n'est cependant pas le cas en Amérique latine, sûrement parce que là-bas, du fait du manque d'emplois, les gens sont obligés de «s'auto-employer», le rapport expliquant que le fait de ne pas choisir ne permet pas la satisfaction.
Une autre étude dont nous vous parlions sur Slate.fr en décembre 2011, montrait elle que le bonheur mondial avait régressé ces trois dernières années, au regard des mots utilisés sur Twitter.