Un homme de 77 ans s'est tiré une balle dans la tête jeudi 4 avril devant le Parlement à Athènes, selon Reuters.
Le drame serait survenu avant 9 heures du matin, au moment où de nombreuses personnes se rendent au travail, relève le Parisien:
«L'homme a mis fin à ses jours au pied des escaliers de la place Syntagma conduisant à l'esplanade du parlement, théâtre depuis deux ans de manifestations contre la cure d'austérité administrée à la Grèce.»
Le coupable est bien la crise financière qui ravage le pays depuis 2010, entraînant des restrictions budgétaires, un taux de chômage s'élevant à 20,7% au dernier trimestre 2011, une population endettée…
Selon des témoins, l'homme, un pharmacien à la retraite, se serait écrié «j'ai des dettes, je n'en peux plus» et «je ne veux pas laisser mes dettes à mes enfants», avant de mettre fin à ses jours.
Une note écrite par le septuagénaire, retrouvée dans la poche de son manteau, ne fait aucun doute sur les raisons de son geste:
«Je préfère choisir une fin digne, plutôt que fouiller dans les poubelles à la recherche de ma subsistance.»
Les
gens n'ont pas tardé à se recueillir sur les lieux, déposant
fleurs et messages de détresse: «Qui
sera le prochain?», pouvait-on lire sur l'un d'entre eux.
Pantelis Kapsis, le porte-parole du gouvernement, a qualifié le drame de «tragédie humaine».
Déjà en 2011 la crise financière faisait des ravages en Grèce. Comme nous vous disions sur Slate.fr, le taux de suicide dans le pays avait augmenté de 40% dans les cinq premiers mois de l'année selon le ministère de la Santé:
«Klimaka est une organisation caritative qui tient une ligne téléphonique d’urgence de prévention du suicide, dont les employés témoignent recevoir plus de 100 appels par jour au lieu de 10 avant la crise. Ils estiment que la catégorie la plus concernée par le risque de suicide est des hommes entre 35 et 60 ans qui sont financièrement ruinés. Dans la ville de Thessalonique, un homme d’une cinquantaine d’années s’est immolé (attention, certaines images peuvent choquer) à l’entrée d’une banque; il a survécu après avoir été rapidement conduit à l’hôpital. "Ces hommes ont perdu une part de leur identité, en tant que mari et gagne-pain de la famille, et ne se considèrent plus comme des hommes d’après nos standards culturels", explique Aris Violatzis, psychologue de l’organisation Klimaka.»