Culture

Mad Men s'en prend à la famille de Mitt Romney, qui réplique

Temps de lecture : 2 min

Les principaux personnages de la série. AMC
Les principaux personnages de la série. AMC

Dans le dernier épisode de Mad Men [série américaine sur le monde de la publicité des années 1960] diffusé dimanche 1er avril aux Etats-Unis, le très détestable personnage de Henry Francis, un ponte du Parti républicain, donne son opinion sur une étoile montante de son parti. «[George] Romney est un clown», déclare-t-il pour s’opposer à une apparition de ce dernier au côté du gouverneur du Michigan. «Je ne veux pas qu’il soit vu à côté de lui.»

La citation a fait un tabac chez les membres du microcosme politique de Washington qui ont regardé la chaîne AMC au lieu de se rendre au concert de Bruce Springsteen ce soir-là. Alex Burn, journaliste de Politico, l’a tweetée. Tagg Romney, le petit-fils aîné de l’ancien gouverneur du Michigan, s’est offensé sur Twitter.

«Vraiment, les médias de gauche qui se moquent de mon grand-père décédé?»

«Je n’ai jamais connu un homme meilleur que George Romney. Un leader inspirateur, qui a travaillé pour les droits civiques, a promu la liberté. Nous avons besoin de plus de gens comme lui.»

Tagg Romney n’a pas l’habitude de faire des sorties virulentes comme celle-ci contre les «médias de gauche». Et celle-ci peut-être considérée comme un peu exagérée. George Romney, qui est mort en 1995, était un personnage public. Mad Men a déjà été plus dure avec d’autres icônes décédées des années 1960. Matthew Weiner [le créateur et producteur exécutif de la série] a ainsi transformé Conrad Hilton [fondateur de la chaîne d’hôtels du même nom] en mâle alpha taré obsédé par un hôtel lunaire.

Mais j’ai bien écrit «un peu» exagérée. Tagg a soulevé un point. L’épisode de Mad Men se passe en 1966, quand George Romney était sur le point de se faire réélire gouverneur. Il était l’un des critiques les plus connus de l’aile conservatrice du parti républicain; il a vivement critiqué le vote de Barry Goldwater, candidat à l’élection présidentielle républicain en 1964, contre le célèbre Civil rights act de la même année et répétait dans ses discours que la formule «droits des Etats» était un terme ambigu qui excusait le racisme. Un républicain de New York libéral comme le personnage de Francis devrait en théorie apprécier Romney.

Francis Henry a-t-il une opinion différente de Romney parce que ce dernier a menacé les ambitions nationales d’un de ses clients? Peut-être, mais le terme «clown» reste quelque peu déplacé. Le mythe de l’irresponsabilité de Romney est apparu lors d’une interview de 1967 dans laquelle il faisait part de son changement d’avis sur la guerre du Vietnam. Il y a fait son mea culpa, expliquant qu’il avait subi «le plus grand lavage de cerveau» des généraux et du corps diplomatique, ce qui l’a fait passer pour un couillon. («Un léger rinçage aurait suffit», a déclaré Gene McCarthy, un des grands snobs de la politique américaine.)

David Weigel

Traduit par Grégoire Fleurot

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