Free Mobile, le petit dernier des opérateurs mobiles en France, avec Orange, Bouygues et SFR, a du mal à grandir. Après un début tonitruant, bien lancé par des prix en forte baisse, la nouvelle entité de Xavier Niel accumule les mauvaises publicités.
Dernière en date, une enquête du Magazine Capital qui a mesuré la qualité du réseau du nouvel entrant:
«Aux heures de pointe, c’est à dire entre 18h et 21h, le taux d’échec des appels téléphoniques passés sur Free Mobile atteint 46% à Paris et Lyon, quasiment un sur deux. Pour comparaison, il n’est que de 1% chez Orange, SFR et Bouygues.»
Des chiffres qui confirment le ressenti des consommateurs, déçus par la couverture du réseau et les pannes à répétition.
En dehors des heures de pointes, selon les relevés publiés par le magazine économique, ce n’est guère plus brillant:
«Sur le reste de la journée, il approche encore les 14% quand les opérateurs historiques ne dépassent toujours pas 1% d’échec. Ce qui donne pour Free Mobile, une moyenne d’échec de 32% sur l’ensemble de la journée à Paris et à Lyon. »
Ces tests, assure Capital, sont difficilement contestables: menés par une société référence, Directique, ils sont le «le fruit de 9.392 tests d’appels et de 3.619 tentatives de téléchargement, réalisées entre lundi et jeudi en centre-ville comme en banlieue».
Free Mobile ne nie pas ces incidents à répétition. Mardi 27 mars, l’opérateur indiquait sur son site web que «les problèmes d'émission et de réception d'appels constatés en soirée seraient résolus d'ici à quinze jours.» Et accusait Orange, qui «sous-loue» une partie de son réseau pour acheminer les appels de ses abonnés là où il n’a pas encore installé ses antennes. L’Arcep, le régulateur du secteur, avait d’ailleurs exigé que les deux entreprises avaient «probablement sous-estimé le succès des offres de Free.»
Dans un entretien accordé à Challenges, Jean-Luc Vuillemin, directeur technique «Réseaux & services» d'Orange niait toute responsabilité dans l’origine de ces pannes. Si l’interconnexion entre les deux réseaux ne se fait pas ou mal, avance-t-il, ce n’est pas la faute d’Orange.
C’est aussi la conclusion de Capital qui, fort de ses chiffres, assure que même sur le propre réseau Free Mobile, «le taux d’échec des appels atteint 4%, encore quatre fois plus que chez les autres opérateurs.»
Le service compterait 2,2 millions d’abonnés. Un tel carton, probablement difficile à gérer, qui n’aurait pas été possible sans les tarifs élévés proposés par les opérateurs pendant des années.
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