La célèbre mission Apollo 11 continue de faire rêver. Plus de quarante ans après l’envoi de deux hommes sur la Lune, le fondateur d’Amazon devenu milliardaire, Jeff Bezos, a annoncé mercredi 28 mars que son équipe de recherche avait localisé le moteur F-1 de la fusée de lancement utilisée à l’époque. Une découverte à propos de laquelle le magazine Time émet des doutes.
L’homme d’affaires est un habitué des défis scientifiques. Il a déjà à son actif un projet de construction dans le désert d’une horloge pouvant fonctionner durant 10.000 ans sans intervention humaine.
Le 16 juillet 1969, le module lunaire Apollo est lancé par la fusée géante Saturne V. Le moteur, constitué de cinq énormes réacteurs, devait être capable de faire décoller la structure de 110 mètres de long.
En seulement 165 secondes, soit le temps du lancement, plus de 2,7 tonnes de carburant sont englouties. Une fois le décollage terminé, le moteur F-1 s’était ensuite détaché avant de sombrer au beau milieu de l’Atlantique, où il devait reposer pour le restant de ses jours.
C’est cet appareil que Jeff Bezos a annoncé avoir retrouvé, à l’aide d’un sonar conçu pour fonctionner en eaux profondes. Une découverte plus symbolique que scientifique: des dizaines de débris de fusées et autres vestiges de la conquête spatiale gisent au fond des océans et sont remontés à la surface régulièrement.
En 1999, la chaîne de TV Discovery Channel avait ainsi financé le repêchage d’une des capsules du projet Mercury, grâce auquel les premiers Américains avaient été envoyés dans l’espace. Mais la célébrité d’Apollo 11 est sans commune mesure.
Des doutes subsistent néanmoins quant à l’identification du moteur, explique Time Magazine. Entre 1967 et 1973, la Nasa a en effet lancé 13 fusées Saturne, chacune d’entre elles ayant suivi «une trajectoire ouest-est au-dessus de l’Atlantique».
La plupart des débris étant retombés dans la même zone, il est difficile de savoir sans une observation plus précise s’il s’agit bien des restes d’Apollo 11, ou de ceux d’une autre mission, moins prestigieuse. D’autant plus que l’identification de l’épave risque d’être difficile, après quarante ans passés dans l’eau salée, particulièrement nocive pour le métal.
Il n’est donc pas encore certain que le moteur d’Apollo ait été retrouvé. Mais les chasseurs de trésor peuvent d’ores et déjà se réjouir. «La règle concernant les appareils de la Nasa dans l’océan sont les mêmes que pour les autres épaves», explique Lisa Malone, du Centre spatial Kennedy.
Or, les droits de propriété sur les navires engloutis dépendent de l’abandon effectif de l’épave, comme nous vous l’expliquions à propos du Costa Concordia. Si la Nasa n’a pas tenté de récupérer le morceau de fusée depuis 1969, l’équipe de Jeff Bezos en deviendra le propriétaire légitime… Avant d’en faire certainement don à un musée.