C’est un bateau qui a traversé le Pacifique, du Japon à l’Amérique. Renversé par le tsunami et le tremblement de terre du Japon l’an dernier, un bateau de pêche industrielle avait disparu dans la catastrophe. Il a été retrouvé en ce mois de mars près des côtes canadiennes. Il a dérivé sur le plus vaste océan du globe, pour arriver à une centaine de miles nautiques de la Colombie britannique.
Le vaisseau de 150 pieds de long (environ 50 mètres) a voyagé sur le flanc pendant un an. «Il est donc en assez mauvais état», a précisé le responsable des recherches marines canadien Jeff Olsson. La question qui se pose désormais est de savoir qui prendra en charge son rapatriement sur une côte.
Prise en charge
«Le bateau fantôme ne vaudra probablement plus rien –personne ne va vouloir s’en occuper, parce que cela entraînerait des coûts énormes de le rapatrier quelque part», a expliqué le capitaine Paul Gray, expert en remorquage de bateau de la compagnie de remorque Vessel Assist (Bateau assistance). «Toutes ces ordures, cela va toucher l’Alaska, cela va atteindre la Colombie britannique, et aussi atteindre l’Etat de Washington», a-t-il prévenu.
«Le navire est la première épave importante à traverser le Pacifique depuis la catastrophe», relève Maxisciences. Le ministère des Transports canadien surveille les mouvements du bâtiment pour prévenir tout risque de pollution et d’entrave à la circulation maritime, mais la navigation est déjà gênée, les autres vaisseaux sont prévenus.
Le chalutier dérive lentement vers le sud, a prévenu la sénatrice de l’Etat de Washington: sa trajectoire et sa vitesse pourraient l’amener à toucher terre d’ici une cinquantaine de jours explique Maxisciences.
«Il devrait être suivi, d’ici mars 2014, par d’autres débris importants», précise le site. Une étude réalisée par des chercheurs de l'université d'Hawaï à la suite de la catastrophe japonaise avait en effet montré que jusqu'à 20 millions de tonnes de débris provenant du tsunami pourraient voyager depuis le Japon jusqu'au Canada, pour atteindre la Colombie britannique d'ici 2014. Cette étude réalisée par Nikolai Maximenko et Jan Hafner se vérifie au fur et à mesure. De plus en plus de débris sont retrouvés aux endroits où les chercheurs le prévoyaient.
«Nous essayons d'expliquer que [cette vague de déchets] est en train d'arriver et qu'il est temps de s'organiser pour agir», déclaraient déjà les chercheurs en octobre 2011.