Manger une personne malade peut-il être dangereux pour votre santé? C’est la question, curieuse, que s’est posé Matt Soniak, du site MentalFloss. Dans le Silence des agneaux, Hannibal Lecter disait avoir dégusté le foie d’une de ses victimes «avec des fèves au beurre et un excellent chianti». Mais quelques précautions sanitaires s’imposent avant de s’adonner à ce type de cuisine.
Aperçu des risques. Le cancer n’est pas contagieux, avaler une tumeur n’affectera donc pas l’amateur de chair fraîche. De même, le virus du sida devrait être neutralisé par une cuisson adéquate. En revanche, la malaria, l’hépatite ou les maladies liées aux prions de mammifères (du type Creutzfeldt-Jakob), peuvent rapidement se transmettre par cette voie.
Parmi les maladies à prion (comme la vache folle), se trouve la maladie de Kuru. Cette pathologie, qui s’attaque au cerveau, a été d’abord observée en Papouasie Nouvelle Guinée, dans une tribu qui pratiquait des rites funéraires anthropophages. La prudence s’impose donc, même si Matt Soniak rappelle que certaines parties du corps sont moins dangereuses à manger que d’autres:
«Les femmes et les enfants tombaient plus souvent malades car ils recevaient habituellement le cerveau et les viscères, alors que les hommes s’arrogeaient la "meilleure" viande, celle des muscles.»
L’encéphalopathie spongiforme transmissible (causée par les prions) est donc le principal risque lié au cannibalisme. D’après certains chercheurs, cette maladie aurait même été à l’origine de l’extinction des hommes de Néandertal, qui pratiquaient l’anthropophagie.
Bon ou mauvais pour la santé, le cannibalisme fascine. Il serait même «constitutif du fonctionnement de nos sociétés», écrivait Marc de Boni sur le blog Chasseur d’étrange de Slate.fr. Malgré leur interdiction légale, des actes d’anthropophagie sont régulièrement commis, y compris en France.
En 2007, un homme avait tué son codétenu de la prison de Rouen, avant d’en manger un morceau «cuisiné avec des oignons et du riz», rapportait le Nouvel Observateur. Au tribunal, il avait expliqué son geste en expliquant avoir voulu «goûter la chair humaine par curiosité».
Car il ne suffit pas que la viande humaine soit saine pour être mangée. Encore faut-il qu’elle ait du goût. Sur le blog Globule et télescope de Slate.fr, Pierre Barthélémy se demandait ainsi quelle saveur a la chair humaine. De par les diverses expériences qui nous sont parvenues, elle est tour à tour comparée à du porc, du veau ou encore du cerf.