Le X-37B, un avion spatial de l’Air Force conçu pour passer jusqu’à neuf mois en orbite autour de la Terre et dont la mission est tenue secrète par le gouvernement américain, n’en finit pas de provoquer les théories les plus folles. Le second engin du projet, connu sous le nom de Orbital Test Vehicle 2 et fabriqué par Boeing, est en effet en orbite depuis plus d’un an, et ne semble pas prêt de s’arrêter, rapporte Wired.
«Ce record d’endurance est une très bonne nouvelle pour l’industrie spatiale américaine à un moment où le financement et les missions futures sont incertains», écrit le blog Danger Room du magazine Wired.
Une bonne nouvelle donc, mais le grand public ne sait toujours pas ce que fait cet engin de 10 mètres dans l’espace. Depuis le lancement du Orbital Test Vehicle 1 en avril 2010, l’Air Force assure qu’il s’agit d’un projet purement scientifique. Mais selon certains analystes, la navette spatiale est capable de bien plus que simplement se faire projeter en orbite puis redescendre progressivement vers la Terre en planant. Il pourrait par exemple s’agir d’une nouvelle espèce de satellite espion, ou d’un appareil pour brouiller les satellites ennemis.
L’engin, dont le coût est estimé à un milliard de dollars, pourrait même contenir des ravitaillements pour la Station spatiale internationale (ISS), et le chef du projet chez Boeing estimait en octobre 2011 qu’une version plus grande de l’appareil serait capable d'emmener des astronautes vers l’ISS, comblant ainsi le vide laissé par l’arrêt du Space Shuttle de la Nasa.
Un article de Spaceflight magazine, repris par BBC News en janvier 2012, émet l’hypothèse que l’appareil aurait en fait pour mission d’espionner la Chine: des observateurs indépendants ont remarqué que sa trajectoire est très similaire à celle de Tiangon-1, la station spatiale chinoise. Un article qui a déclenché de vives réactions dans la communauté spatiale. Le site Space.com y a rapidement répondu avec un article expliquant pourquoi cette hypothèse n’était pas valable, suivi par d’autres médias spécialisés.
Quoi qu’il en soit, les bonnes performances de l’appareil devraient attirer de nouveaux financements alors que d’autres programmes spatiaux s’éteignent. En combinant efficacement énergie solaire et réserves de fuel pour les fusées, l’Air Force et Boeing font de l’ingénieurie spatiale un «art», selon Wired.