En 2006, l'Ecosse était le premier pays du Royaume-Uni à introduire l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Une étude publiée sur Plos Medicine et reprise par BBC News montre aujourd'hui que le taux de naissances prématurées dans la région a chuté de 10% depuis l'interdiction. Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l'Université de Glasgow ont rassemblé des données sur 700.000 Ecossaises enceintes avant et après l'interdiction, sur une durée d'environ 14 ans.
On connaissait déjà l'impact de la cigarette sur la santé cardiaque et l'asthme des enfants, explique la BBC. Cette nouvelle étude établirait un lien avec une mauvaise croissance du foetus et des problèmes liés au placenta. Elle démontre en outre l'impact du tabagisme passif, puisque la réduction du nombre de bébés nés prématurément a été observée autant chez des mères non-fumeuses que sur celles qui n'avaient pas arrêté la cigarette. Et la part de femmes enceintes fumeuses serait passée de 25% avant la loi à 19% après.
Des résultats que les médecins interprètent comme un argument supplémentaire en faveur des législations anti-tabac.
«Mais alors que leur étude suggère un rapport (entre tabac et naissances prématurées), ce n'est pas la preuve d'un lien de cause-conséquence systématique, tempère la BBC. Comme avec toutes les études rétrospectives, il est impossible d'exclure totalement tous les autres facteurs qui ont pu avoir une influence sur les résultats.»
La BBC souligne également que la baisse du nombre de naissances prématurées avait déjà été entamée quelques mois avant l'interdiction, mais aucun changement majeur dans le mode de fonctionnement des maternités ne pourrait expliquer cette baisse.
Le 1er février 2012, Le Monde faisait le point sur les cinq ans de la loi anti-tabac à la française, dont «l'objectif principal (…) était de lutter contre le tabagisme passif, responsable de 3.000 à 6.000 morts par an», et 600.000 morts par an dans le monde selon l'OMS. La loi est de moins en moins respectée dans certains lieux comme au travail, et le nombre de fumeurs a augmenté de 27,3% à 29,1% entre 2005 et 2010. Le député UMP Yves Bur vient par ailleurs de rendre un rapport proposant plusieurs nouvelles mesures pour une «lutte contre le tabagisme», qui pourrait notamment passer par un prix minimum de 7,50 euros par paquet de cigarettes.