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Les araignées sont toujours moins grosses qu'on ne croit

Temps de lecture : 2 min

I must not fear./ 顔なし via Flickr CC License by.
I must not fear./ 顔なし via Flickr CC License by.

L’arachnophobie est un mal bien connu, qui frappe de nombreuses personnes prises de panique à la vue d’une araignée. Cette terreur paralysante, qui peut entraîner une vraie détresse personnelle, est l’objet de toutes les attentions de scientifiques qui ont tenté de percer son origine et son mystère. Une nouvelle avancée sur le sujet a peut-être fait progresser la recherche, comme le rapporte MSNBC, qui relaie une nouvelle enquête américaine.

Que dit cette somme inédite de connaissances compilées par l’université de l’Ohio? Après avoir observé avec attention 57 personnes victimes de la phobie des araignées, les chercheurs ont conclu que les victimes de ce phénomène avaient toutes la particularité de voir les araignées plus grosses qu’elles ne le sont en réalité.

Lors de trois sessions de travail étalées sur deux mois, les cobayes ont dû évaluer la taille de cinq différents types de tarentules derrière des vitres. En reproduisant ensuite sur le papier les araignées qu’ils venaient de voir, ils les ont systématiquement représentées dans des tailles plus grandes que la réalité. Michael Vasey, professeur de psychologie en charge de l’enquête, fait cette remarque:

«Chez les personnes les plus effrayées par les araignées, les dessins étaient parfois trois plus grands que les araignées elles-mêmes.»

Selon lui, les arachnophobes ne voient pas seulement les araignées plus énormes qu’elles sont: en conséquence, ils exagèrent aussi la dimension de la peur qui les saisit en les voyant ou donnent plus d’importance à des espèces inoffensives pour la plupart. L’étude a été d’autant plus concluante qu’il a parfois fallu moins de deux heures aux personnes terrifiées pour voir s’envoler leurs frayeurs après une thérapie auprès des équipes de Michael Vasey.

Dans un dossier sur la peur des araignées, Psychologies.com avait récemment interrogé le psychanalyste Jean-Pierre Winter, auteur de Dieu, l'amour et la psychanalyse (Bayard, 2011). Selon lui, l’araignée cristalliserait symboliquement «l’angoisse devant le féminin». Ses pattes velues renverraient au souvenir archaïque de la chevelure maternelle; son abdomen, au visage; et la bête entière évoquerait une femme cannibale menaçant son enfant de le «manger» de baisers.

Quant à sa tendance à s’éclipser aussitôt aperçue, elle rappellerait la peur que tout adulte a pu ressentir nourrisson: celle de la disparition définitive de la mère. «La toile, inconsciemment associée à l’hymen, susciterait la crainte de le déchirer ou d’être pris dedans», ajoute le psychiatre, qui indique que les arachnophobes doivent prendre en charge leur souffrance par le biais d'une consultation qui remonterait à la source de cette terreur souvent hors de proportion. Pour que ces petites bêtes cessent de pourrir la vie de milliers de gens...

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