L’euro rapproche les habitants de l’Union européenne. Une monnaie commune permet de renforcer nos liens avec nos voisins. Idyllique? Faux surtout, répond Sir David Cannadine. Ce «rabat-joie», (britannique évidemment), n’est pourtant pas un eurosceptique borné, mais un historien de renom. Il livre son point de vue à la BBC et explique pourquoi, d’après lui, l’histoire nous montre que les unions monétaires sont rarement couronnées de succès.
«Il y a eu des unions monétaires depuis que la monnaie existe, explique l’universitaire de Princeton, mais en plus de deux millénaires, et quelle que soit la forme qu’elles ont prise, peu d’entre elles ont perduré.» Alors la crise grecque peut paraître sans précédent, mais il n’en est rien.
Dès 1865, la France, l’Italie, la Belgique et la Suisse décidaient de mettre en place des taux fixes entre leurs monnaies, au sein de l’Union latine. Un système qui accueillera ensuite l’Espagne, la Grèce, la Roumanie ou encore la Bulgarie.
Un épisode historique qui en rappelle un autre: déjà à l’époque le Royaume-Uni n’avait pas voulu devenir membre de l’Union et en 1908, cent ans avant la crise de la dette, la Grèce en avait été exclue du fait de son «comportement irresponsable».