Certains médias américains ne sont pas vraiment enthousiastes après le triomphe du film français The Artist aux Oscars. Certains n'ont pas pu s'empêcher de s'en prendre à la fois aux Oscars élitistes et déconnectés du public et aux Français un peu trop triomphants et exubérants.
La couverture en direct des Oscars de Deadline est un morceau d'anthologie. L'auteure, Nikki Finke, journaliste américaine très connue dans le monde du cinéma, souligne «que les protestations anti-Artist ont commencé dès le tapis rouge illustrées par par le tweet de Kaui Hart Hemmings, l'auteur du livre The Descendants qui a servi au film du même nom». Elle a tweeté: «Les gens de The Artist étaient devant moi et maintenant je sens la cigarette et l'arrogance.»
Deadline explique «que
personne à Hollywood ne voulait suivre les Oscars cette année. Pour la première
fois, au lieu de voir des dirigeants d'entreprises se battre pour avoir une
place, les dirigeants des studios ont dû supplier leurs épouses de les
accompagner… Tout le monde reconnaît que The Artist est un film attrayant, mais
certainement pas au niveau du prix du meilleur film des Oscars. Et pourtant,
presque tout le monde a quand même voté pour lui…»
Lorsque The Artist obtient son deuxième Oscar pour la meilleure musique, Nikki Finke lâche:
«J'en ai déjà assez des grenouilles et de l'accent français.»
Un film de fantasy: un monde où les Français se taisent
Deadline n'est pas un exemple isolé. Le média de référence à Hollywood, Variety, trouve «qu'on a pu difficilement trouver la cérémonie excitante». Pour le Washington Post, les Oscars ont sombré dans la nostalgie et l'autocélébration.
«Les choses sont ainsi, l'Académie vit encore beaucoup dans le passé.»
Le célèbre comédien, écrivain et blogueur américain Andy Borowitz est plus direct, soulignant que The Artist est «l'ultime film de fantasy, un monde dans lequel les Français se taisent».
Même en Australie, le Brisbane Times considère que le succès de The Artist «est ce qui pouvait arriver de pire aux Oscars»…
«L'essentiel des récompenses importantes a été à ce qui est essentiellement un film d'auteur qui s'adresse à un public limité… Une autre année, The Artist aurait été considéré comme un outsider face à des films bien meilleurs comme Moneyball, The Help, The Descendants, Hugo, Midnight in Paris and War Horse… C'est une mesure de l'écart grandissant entre le public qui va au cinéma et ce que les votants des Oscars décident.»
Mis à jour le 27/02 avec une précision de traduction sur le tweet de Kaui Hart Hemmings.