L’Italien Fabio Capello a démissionné de son poste de sélectionneur de l’équipe nationale d’Angleterre de football après quatre ans de service mercredi 9 février en début de soirée, rapporte L’Equipe. Une décision prise à la suite d'une réunion avec le président de la fédération anglaise (FA) David Bernstein et son secrétaire général Alex Horne à propos de l’affaire John Terry. Ce joueur emblématique de Chelsea a été déchu du capitanat de la sélection nationale, accusé d’avoir proféré une insulte raciste à l’encontre de son compatriote Anton Ferdinand lors d’un match de Premier League. La FA a déclaré dans un communiqué:
«Les discussions se sont concentrées sur la décision de la direction de la FA de retirer le capitanat de l’équipe d’Angleterre à John Terry, et sur la réponse de Fabio Capello à travers une interview dans un média italien.»
Fabio Capello avait exprimé à la télévision italienne son désaccord avec la décision de la FA concernant John Terry, qui doit être jugé le 9 juillet 2012 et qui a toujours clamé son innocence.
Pour le journaliste Richard William du Guardian, la manière dont Capello a géré le cas John Terry montre qu’il n’a jamais réussi à comprendre le football anglais et sa culture, et qu’il n’a jamais fait d’efforts en ce sens, contrairement à des entraîneurs étrangers anglophiles comme les Français Gérard Houiller à Liverpool ou Arsène Wenger à Arsenal.
A quelques mois à peine de l’Euro 2012 en Ukraine et en Pologne, où l’Angleterre affrontera notamment la France dans la phase de poule, la question de la succession de Capello est sur toutes les lèvres dans le pays. L’actuel entraîneur de l’équipe londonienne de Tottenham, l'Anglais Harry Redknapp, est le favori des bookmakers et de certains joueurs pour reprendre le poste.
Pur hasard du calendrier, Redknapp a été acquitté le jour même d’évasion fiscale. La décision inverse l’aurait automatiquement écarté de la course à la reprise du «job impossible», surnom donné au poste de sélectionneur en Angleterre à cause de l’incroyable pression populaire et des médias, qui n’hésitent pas à fouiller dans la vie privée de l’intéressé. La place du sélectionneur national dans la culture populaire a même été comparée à celle du Premier ministre.