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Avaler un sabre, c'est vraiment dangereux et ça fait avancer la science

Temps de lecture : 2 min

Avaleur de sabre attaché à une bar de métal avec des poids 2009/  Rodw via Wikimedia commons 

Qui frissonne en regardant un avaleur de sabre n'a pas tort. Car au «moins 29» d'entre eux sont morts dans l’exercice de leur fonction durant les 50 dernières années alors qu’ils ne sont qu’une petite centaine à pratiquer cet art né il y a 4.000 ans en Inde.

Avaler des sabres ne relève cependant pas de la magie. Comme on peut le voir sur la radiographie reproduite dans un article de Scientific American. La lame de métal, bien tranchante et acérée, pénètre très profondément dans l’œsophage en passant à côté de «toutes sortes d’organes vitaux».

La difficulté est d’éviter que les petits nerfs du fond de la gorge détectent l’intrusion de ce corps étranger, et entraîne une «contraction des muscles», donc «un haut le cœur, parfois un vomissement alors que le corps tente de rejeter l’objet indésirable hors de la gorge et de la bouche».

Le secret, le «truc», est alors de «bouger sa langue de telle sorte qu’elle ne se trouve pas sur le chemin» du sabre et de «décontracter» sa gorge pendant qu’on avale la lame.

Dan Meyer, avaleur de sabres distingué cinq fois par le Guiness des records, a reçu le Prix (parodique) Lg Nobel de médecine 2007 pour un article sur les «effets secondaires de l’absorption de sabre» co-écrit avec le radiologiste Brian Witcombe, et publié dans le British Medical Journal.

«La plupart des gens ne se rendent pas compte de ce que les avaleurs de sabre ont apporté à la science ces 150 dernières années», a déclaré Dan Meyer, par ailleurs président de la Sword Swallowers Association International (SSAI, Association internationale des avaleurs de sabres), fondée aux Etats-Unis en 2001 et qui lance le 25 janvier 2012 la première journée mondiale des avaleurs de sabres.

Dan Meyer et Brian Witcombe se sont intéressés à la pratique de 46 avaleurs de sabres, soient «2.000 sabres avalés sur une période de trois mois». L’un d’entre eux étant même parvenu à ingurgiter 16 lames à la fois. La plupart de ces artistes ont réussi à désensibiliser leur gorge en ingurgitant de petits objets d’abord (cuillère, pinceau, aiguille à tricoter) puis des objets de plus en plus gros (lames courtes et enfin sabres). D’une grande aide, aussi: enduire la lame de salive ou de beurre pour faciliter son passage dans la gorge.

Ceux qui n’ont ni aiguille à tricoter, ni beurre, ni patience se rabattront sur les sabres truqués, tel celui présenté sur cette vidéo: il mesure 57 cm, est en métal et peut produire son petit effet auprès d’un public pas trop exigeant.

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