Le Liban est plongé dans le noir. Huit heures, voire douze heures sans électricité avec des coupures incessantes.
Et souffre du froid. «La quasi-totalité de la population libanaise (…) [est] transie (...) en l’absence manifeste de mazout» alors que l’hiver s’annonce rude. «Certains vont jusqu’à scier leurs meubles pour se réchauffer», raconte L’Orient le jour qui met face à face «l’ampleur du mécontentement populaire» et les «réponses tièdes de l’EDL» (Electricité du Liban).
«Ces failles sont certes techniques, conséquence du délabrement des vieux réacteurs, et se trouvent actuellement aggravées par l’arrêt de l’alimentation d’Égypte et de Syrie, à cause des bouleversements régionaux.»
Et puis, la «prise en otage» de la «deuxième unité de production électrique du pays», la station de Zahrani, avait réduit «de près de 40% la production d’électricité dans tout le pays pendant plusieurs jours» avant de reprendre son fonctionnement début décembre. Une «affaire qui regroupe en elle toutes les incuries du pays».
Les employés de la centrale électrique de Zahrani avaient arrêté leur travail car, selon la télévision LBC repris par Isranews, «des hommes en armes appartenant à un parti politique prédominant dans la région [Hezbollah] ont investi la station, obligeant les employés à déconnecter certaines parties du pays. Ils entendaient protester ainsi contre la pénurie d’électricité dans leur région (Sud du Liban, NDLR) au profit de Beyrouth, la capitale».
De plus, «la crise du mazout, liée à sa distribution déficiente sur le marché, ne fait que s’aggraver, notamment dans les régions du Liban-Sud, de la Békaa-Ouest et du Mont-Liban, face à une demande accrue liée au froid glacial qui domine actuellement les hauteurs».
Quand on pense au Liban, on ne pense pas vraiment à la neige.
Pourtant, «l'origine même du nom "Liban" est (...) étroitement liée à ses montagnes: il provient de la racine sémitique lubnan, qui signifie “blanc” ou “lait”, en référence au manteau de neige qui recouvre les cimes libanaises pendant les mois d'hiver». Et «le pays du Cèdre est l'un des seuls endroits au Moyen-Orient où l'on peut s'adonner aux joies de la glisse».
La Presse raconte que le ski au Liban «a été importé au début des années 30 par les militaires français qui ont ouvert en 1935 la première école de ski dans le nord du Liban, aux Cèdres».
Aujourd'hui, le pays du Cèdre compte six stations de ski (…) «avec seulement 35.000 skieurs (sur 4 millions d'habitants), dont environ 200 professionnels. La plupart des skieurs étrangers sont des Occidentaux (ainsi que) des arabes du Golfe, des Jordaniens ou des Syriens».
Et tout nouveau cette année, des «révolutionnaires libyens» de passage au Liban venus visiter Faraya. Cette rencontre étonnante, c’est celle qu’a faite le blogueur Matthew Cassel qui explique que «leur accent ressemblait à celui des rebelles que je me souvenais avoir entendus interviewés à la télévision durant l’été» et qui publie leur photo: dix hommes heureux dans la neige.